fûmes fondés ; car, sauf ceux que la nature a produits directement, ils
proviennent tous les uns des autres ; et, à l’aide des circonstances, ils se
diversifient singulièrement en se multipliant. Or, voyons comment la nature a pu
produire directement les premiers, ceux-ci lui ayant ensuite suffi pour amener
progressivement la formation des autres.
En donnant l’existence aux corps inorganiques, et en formant pour cela différens
assemblages de matières diverses, ce qu’elle parvient à faire tantôt par de
simples réunions, tantôt par cohésion ou par agrégation de molécules, la nature
a pu, parmi les corps qui sont résultés de ses opérations, en former qui soient
propres à recevoir les premiers traits de l’organisation et les mouvemens qui
constituent la vie. C’est effectivement ce qu’elle paroît avoir fait, en donnant
lieu parmi les corps inorganiques, à de très-petits corps gélatineux de la plus
faible consistance. Or, les fluides subtils des milieux environnans, pénétrant
dans ces corps, produisirent, dans les interstices de leurs molécules
cohérentes, un léger écartement qui transforma ces petites masses gélatineuses
en masses cellulaires. Bientôt après, les petites cellules qui en résultèrent,
recevant des ouvertures dans leurs parois, commu-[communiquèrent]
|