Œuvres et rayonnement de Jean-Baptiste Lamarck |
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Chronologie de la vie de Jean-Baptiste LamarckChronologie préparée par Raphaël Bange (Univ. Paris 1) et Pietro Corsi (Univ. Paris 1), mise en page de Delphine Usal (CRHST/CNRS) |
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1744, 1er août | Naissance de Jean Baptiste Pierre Antoine de Monet, Chevalier de Lamarck, à Bazantin-le-Petit, Picardie, le dernier de onze enfants. |
1755 | Entrée au collège des Jésuites d’Amiens, où il poursuit ses études jusqu’en 1759. |
1759, 1er novembre | Mort de son père à Bazentin. |
1761 | Début de sa carrière militaire, sous le nom de Chevalier de Saint-Martin. |
1761-1762 | Campagne en Allemagne pendant la guerre de Sept Ans ; assiste aux défaites de Willinghausen et de Wilhelmstadt (Brygoo, 1994). L’histoire d’un acte de courage de la part du jeune soldat lors de la bataille de Willinghausen, qui lui aurait merité une promotion sur-le-champ, est plausible mais n’a pas été confirmée par les recherches d’archive. |
1763, 28 mars | Le jeune officier est intégré au régiment de Beaujolais avec le grade de Sous-Lieutenant. |
1763-1765 | En garnison à Antibes, Monaco, Toulon. |
1766-1767 | En garnison à Mont-Dauphin, à la frontière des Alpes, puis à Huningue, Alsace. |
1767, juillet | Il est Sous-Lieutenant des Grenadiers, en garnison à Dunkerque. |
1768, 19 février | Quitte le service actif. Il est atteint d’une forme de scrofule qui lui procure des abcès au cou ; sa démission paraît aussi redevable à des conflits avec les autres officiers de son régiment, et au fait qu’il n’arrivait pas à obtenir le grade de Lieutenant, trop cher à acheter pour le jeune soldat (Brygoo, 1994). |
1770 | Il s’installe chez son frère aîné, Louis Phillippe, dans une maison de campagne près de Paris, en disposant seulement de la modeste pension de 400 livres par an qu’il reçoit sur l’héritage paternel. |
1771 | Il va vivre à Paris chez son autre frère, Philippe François, puis dans une chambre sur la montagne Sainte-Geneviève. Il envisage la possibilité de se consacrer à une carrière de musicien, et travaille comme comptable chez un banquier, M. de Bout, rue Thévenot. Il abandonne ses ambitions musicales et aurait suivi les cours de la Faculté de médecine et ceux de botanique au Jardin du Roi, donnés par Lemonnier. Il suit aussi les cours d’anatomie comparée de Vicq d’Azyr : il y fait référence dans ses Recherches sur l’organisation des corps vivans, 1802, p. 86. |
1775, 26 avril | Décès de sa mère, à Péronne. |
1776 | Il entame la rédaction d’un ouvrage qu’il
publiera seulement en 1794, les Recherches sur les causes des principaux
faits physiques.
Lecture de son premier mémoire à l’Académie des sciences, résumé par Cotte dans ses Mémoires sur la météorologie, sous le titre "Mémoire sur les principaux phénomènes de l’atmosphère", 1788, vol. 1, pp. 205-215. |
1777 | Interrompt la rédaction de son traité de physique pour se lancer dans le défi d’écrire un ouvrage de botanique qui permettra aux amateurs les moins instruits de la science de reconnaître toutes les plantes de la France : c’était l’engagement qu’il avait pris auprès des autres élèves des cours de botanique du Jardin du Roi. |
1778, 8 août | Baptême à Paris, église Saint-Louis-en-l’Isle, de " Rosalie Joséphine, née aujourd’hui, fille de Jean Baptiste Delamarck, Bourgeois de Paris, et de Rosalie Delaporte, son épouse, rue des Deux-Ponts… ". L’acte de mariage de Lamarck et (Marie Anne) Rosalie Delaporte n’a pas été retrouvé (hormis une mention de Bourdier, indiquant que Lamarck n’aurait épousé sa compagne que le 27 septembre 1792). Cependant, les renseignements fournis par les actes de baptême des différents enfants du couple ne laissent guère de doute : les parents sont bel et bien mariés. Cette fille aînée de Lamarck vivra toute sa vie avec son père et décédera quelques années après lui, rentière et célibataire (27 novembre 1837). |
1779, mars-avril | Parution de la Flore françoise, ou description succincte de toutes les plantes qui croissent naturellement en France, disposée selon une nouvelle méthode d’analyse… en trois volumes, imprimés sous les presses de l’Imprimerie royale. Buffon demande à Daubenton de corriger la préface, tâche accomplie par Haüy. Toute référence aux théories physiques et chimiques de Lamarck est supprimée. Les profits de la vente vont à l’auteur, qui organise un voyage naturaliste en Auvergne à ses frais. |
1779, 17 mai |
Il est nommé Adjoint dans la classe de Botanique de l’Académie des Sciences. |
1780, 22 avril | Soumet les deux volumes de son traité de physique à l’Académie des Sciences. Il attend en vain un rapport. |
1781, 22 avril | Naissance de son fils André, dont le parrain est André Thouin. Ce garçon s’engagera dans la Marine pendant la Révolution. Devenu officier, il mourra de la fièvre jaune en 1817 aux Antilles. |
1781 | Lamarck obtient un brevet de Correspondant du Jardin et du Cabinet du Roi, chargé de visiter les principaux établissements scientifiques européens. Il s’agit en fait d’accompagner le fils de Buffon dans un voyage à travers l’Europe, afin de l’introduire dans les milieux naturalistes européens (et nourrir les desseins de Buffon qui souhaiterait que son fils lui succède un jour à la tête du Jardin du Roi). Le voyage se déroule de mai à décembre. |
1783, 19 janvier | Est nommé Associé ordinaire de l’Académie des sciences. |
1783 | Parution du premier volume Botanique de l’Encyclopédie Méthodique, rédigé par Lamarck. Ses positions théoriques sont notamment exprimées dans les articles Botanique et Caractères. |
1786, 7 janvier | Naissance de son fils Antoine. Lamarck et Rosalie Delaporte résident alors rue Copeau (paroisse Saint-Etienne-du-Mont). Le parrain est Antoine Laurent de Jussieu. (Consulter la reproduction de l'acte.) Antoine De Monet de Lamarck se consacrera à la peinture et décédera, célibataire, le 10 janvier 1860 à Paris. |
1786 | Volume II de l’Encyclopédie Méthodique. Botanique, avec en particulier les articles Classes des Plantes et Espèce. Lamarck rédigera encore le 3e volume (publié en 1789), jusqu’à la lettre P, les volumes et suppléments suivants (1789-1817) seront l’œuvre de Jean Louis Marie Poiret. |
1787, 21 avril | Naissance de son troisième garçon, baptisé Charles René. Le parrain est René Desfontaines, professeur de Botanique, la marraine Marie Charlotte Pélagie De Monet, sœur aînée de Lamarck, épouse du Baron de Foucaucourt. Ce fils décèdera avant l’âge adulte. |
1789, juin | Il est nommé Garde des Herbiers du Cabinet du Roi par César Charles de Flahaut, comte de la Billarderie d’Angivilliers, un lointain parent, qui a succédé à Buffon en 1787 à la place d’Intendant du Jardin du Roi. Lamarck perçoit désormais un traitement de 1000 francs, qui sera porté à 1800 francs en 1792. Cette promotion est mal vue par les botanistes du jardin des Plantes. |
1789 | Il publie deux brochures pour défendre son poste et son traitement, menacés de suppression pour des raisons financières par le Comité des Finances de l’Assemblée nationale : des Considérations en faveur du chevalier de la Marck et un Mémoire sur le projet du Comité des Finances. |
1790, 1er mai | Nomination au titre de Pensionnaire de l’Académie des sciences, avec un traitement initial de 1.200 francs. |
1790, été | Les savants travaillant au Jardin des Plantes rédigent une Adresse à l’Assemblée Nationale, signée par "Les Officiers du Jardin et du Cabinet du Roi", dans laquelle ils soulignent l’utilité de l’établissement pour le bien public. |
1790, 20 août | Débat à l’Assemblée Nationale
sur l’abolition du poste de Lamarck et du poste d’Adjoint à la
Garde du Cabinet d’Histoire naturelle du Roi, occupé par
Faujas de Saint-Fond. L’Assemblée Nationale demande aux
Officiers du Jardin des Plantes de rédiger un projet de réforme.
On suggère que le traitement de l’Intendant soit réduit
pour payer celui de Lamarck et Faujas.
Lamarck rédige son propre projet de réforme, intitulé Mémoire sur les cabinets d'histoire naturelle et particulièrement sur celui du jardin des plantes contenant l'exposition du régime et de l'ordre qui conviennent à cet établissement pour qu'il soit vraiment utile. Il propose la création des postes d’officiers et conservateurs des collections des insectes et des vers, qui devraient être confiés à ses amis Olivier et Bruguières, auxquels il fait indirectement allusion ; il nomme explicitement Daubenton, Lacepède et Faujas pour des nouveaux postes de conservateur pour les quadrupèdes et oiseaux, les reptiles et poissons, et la minéralogie. Il demande le poste de chargé des collections botaniques pour lui-même, ce qui augmente encore l’irritation des botanistes du Muséum à son égard. |
1790, 25 août | Première réunion des officiers du Jardin des Plantes, pour rédiger leur proposition de nouveau règlement. Daubenton est nommé Président de l’Assemblée. Fourcroy, Lacepède et Portal sont charges de rédiger le règlement. |
1790, 9 septembre : | Fourcroy donne lecture du projet de règlement. Dans un appendice "Projet d’Etat des dépenses annuelles du Muséum", on propose pour Lamarck le poste de "Professeur d’Histoire naturelle des Insectes et des Vers", avec un traitement de 2500 francs par an. |
1791, 21 janvier | Naissance de son quatrième fils, Guillaume Emmanuel Auguste. Parrain : Guillaume Bruguières, marraine : Emmanuelle Marguerite Anne, épouse d’Olivier. Auguste fera l’école polytechnique et deviendra ingénieur des Ponts et Chaussées. Il décédera le 7 décembre 1880 à Paris, laissant postérité (famille Callon de Lamarck). |
1791, 1er juillet | Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre est nommé Intendant du Jardin du Roi, après la démission de Flahaut de La Billarderie. |
1792 | Avec Hauy, et se amis Olivier et Bruguières, il fonde le Journal d’Histoire naturelle (qui cessera de paraître au bout de deux ans). |
1792 | Naissance de sa fille Aménaïde Cornélie (acte de naissance non retrouvé), dont les prénoms évoquent une héroïne de Voltaire (Tancrède) et la mère des Gracques. Un choix non conformiste, anticipant le courant des " prénoms révolutionnaires " qui se répandra dans de nombreuses régions de France en 1793-1794. Cornélie sera plus tard représentée aux côtés de son père sur le bas-relief commémoratif placé à l’entrée du Muséum, avec la fameuse phrase " La postérité vous admirera, elle vous vengera, mon père ". |
1792, 10 juillet |
Achat d’une maison avec jardin située rue du chemin de Gentilly. |
1792, 2 octobre | Décès de Marie Anne Rosalie Delaporte, dont Lamarck a eu six enfants. |
1792, automne | Dans le Devis de la dépense du Jardin National des Plantes et du Cabinet d'Histoire Naturelle pour l'année 1793, destiné aux députés, Bernardin de Saint-Pierre note avoir consulté "les anciens du Jardin", qui lui "dirent que la place de M. Lamarck était inutile et que M. La Billarderie ne l’avait crée que pour l’obliger, que les herbiers du cabinet dépendaient naturellement de MM. Desfontaines et Jussieu". Il propose, toujours avec l’accord des "anciens", de charger Lamarck d’herboriser dans les provinces, afin de compléter sa Flore. Desfontaines est indiqué comme étant chargé des cours de botanique dans l’Ecole, et Jussieu chargé d’herboriser dans les environs de Paris. |
1793, 6 février | La Convention nationale, sur proposition de Lakanal, demande aux Comités d’Instruction publique et des Finances un rapport sur la réforme administrative du Jardin des Plantes. |
1793, 9 juin | Lakanal rend visite à Daubenton, qui lui donne une copie de la brochure approuvée par l’Assemblée du 9 septembre 1790. |
1793, 10 juin | Décret de constitution du Muséum national d’histoire naturelle, qui suit en très grande partie les propositions formulées par les officiers de l’ancien Jardin des Plantes. Lamarck est nommé Professeur des Insectes et des Vers. Il s’occupe aussi de la bibliothèque du Muséum. |
1793, 8 août | Suppression de l’Académie des sciences. Lamarck est privé de son indemnité de Pensionnaire. |
1793, 9 octobre | Veuf de sa première épouse, Lamarck se remarie avec Victoire Charlotte Reverdy, de trente ans sa cadette. |
1793, octobre-novembre | Il participe à la phase finale d’élaboration du calendrier républicain, fondé sur le cycle de la nature. Il sera chargé de rédiger certaines notices de l’Annuaire du Cultivateur, destiné à vulgariser le nouveau calendrier auprès du public. Durant cette période, il remplit aussi plusieurs missions pour la Commission temporaire des Arts, dont il a été nommé membre par la Convention. Cette commission, rattachée au Comité d’Instruction Publique, était chargée d’inventorier les objets susceptibles d’intéresser les collections nationales. |
1794, printemps | Lamarck commence-t-il cette année là ses leçons au Muséum ? (Landrieu, 1909 ; Bourdier, 1971.) Le registre d’inscription aux cours, conservé jusqu’à nos jours, ne débute cependant qu’au printemps de l’an III (1795). |
1794, juillet | Dans l’Etat des Personnes attachées au Muséum national d’histoire naturelle, on lit "Lamarck, 50 ans, marié pour la deuxième fois, épouse enceinte, six enfants, professeur de zoologie des Insectes, des Vers, des Animaux microscopiques". Son salaire est alors de 2.868 francs. |
1794 | Publication de ses Recherches
sur les causes des principaux faits physiques, ouvrage composé en
1776 et présenté en 1780 à l’Académie
des Sciences (les commissaires chargés d’examiner l’ouvrage
en avaient alors ajourné la publication).
Le 30 fructidor an II (16 septembre 1794), Lamarck fait hommage de son livre à la Convention nationale. Il sera admis sur la liste des citoyens illustres dans les lettres ou les arts ayant mérité un soutien financier de la nation : " ce n'est pas seulement sur le champ de bataille que nous devons chercher des hommes à récompenser ; partout où un républicain est utile à la patrie il a des droits à sa faveur et à sa justice ". C’est Lequinio, un député régicide connu pour la virulence de son activité contre les nobles et les prêtres (il sera d’ailleurs bientôt décrété d’arrestation), qui appuie la requête de Lamarck. Un décret du 14 nivôse an III (3 janvier 1795) lui accordera finalement une indemnité de 3000 francs. Quelques mois plus tard viendra s’y ajouter une pension de 1200 francs par an. |
1794, 26 septembre | Lamarck est secrétaire de l’assemblée des professeurs du Muséum pour la durée de l’an III (jusqu’au 25 septembre 1795). |
1794, 15 octobre | Naissance d’Aristide, premier enfant de son mariage avec Charlotte Victoire Reverdy. Le prénom choisi, évoquant le grand général athénien, se rapporte cette fois encore aux héros antiques chers aux républicains de l’an II. Ce dernier fils de Lamarck ne pourra poursuivre la carrière militaire à laquelle il se destinait : il faudra l’interner au pensionnat pour aliénés de Charenton. |
1795, printemps | Début de ses leçons au Muséum national d’histoire naturelle. Le registre d’inscription au cours de 1795 (an III) comporte 15 noms, les deux premiers inscrits étant deux députés de la Convention (Creuzé-Latouche et Lemoine-Villeneuve). |
1795, septembre (début an IV) | Lamarck est nommé directeur de l’assemblée des professeurs du Muséum pour un an, comme prévu par le règlement. |
1795, 20 novembre | Lamarck est nommé membre résident de la section de Botanique et de Physique végétale dans la première classe de l’Institut national des sciences et des arts, créé par la Convention. |
1795, 5 décembre | Il achète maison et terrain à Héricourt, dans l’Oise, bien national issu de la confiscation des propriétés dont les propriétaires ont émigré. |
1796 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1796 (an IV) comporte 32 noms. L’âge moyen des auditeurs du Muséum en 1795-1796 est plutôt élevé : 40 % des inscrits ont plus de 40 ans. |
1796 | Il publie la Réfutation de la théorie pneumatique, qui constitue la suite du traité de physique publié en 1794. La numération des paragraphes suit celle de l’ouvrage précédent. Il s’agit d’une réfutation détaillée de la Philosophie chimique de Fourcroy. |
1797, 5 mars | Naissance d’Eugénie, la dernière fille de Lamarck. |
1797 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1797 (an V) comporte 55 numéros, mais le 1er feuillet (inscrits n° 1 à 39) a disparu. |
1797 | Lamarck fait paraître ses Mémoires de physique et d’histoire naturelle, après avoir essayé d’en faire lecture à l’Institut. Les réactions des collègues l’avaient obligé à interrompre l’exposition de ses vues ; il s’était alors adressé à la Société philomatique, sans obtenir de meilleur résultat. |
1797, 2 novembre | Décès de Charlotte Victoire Reverdy à l’âge de 24 ans. Lamarck est veuf pour la seconde fois. |
1798, 27 mai | Il épouse en troisièmes noces Marie Louise Julie Mallet, âgée d’environ 30 ans. Son frère Philippe François De Monet de Lamarck (1740-1828), commandant des vétérans chargés du "maintien du bon ordre des galeries et du Jardin d’histoire naturelle" avait quant à lui épousé Denise Maller en 1794 Julie, sœur de Marie Louise Julie. Le beau-père, le Docteur Mallet, était franc-maçon, comme par ailleurs le frère de Lamarck (Declercq, 1994; Brygoo 1994). |
1798 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1798 (an VI) comporte 36 noms. Les auditeurs viennent de toute la France (26 départements français différents sont représentés dans l’auditoire cette année là), mais encore peu de l’étranger. |
1798, juin | Lamarck publie un premier article dans le Journal de Physique, de chimie, d’histoire naturelle et des arts : " De l’influence de la lune sur l’atmosphère terrestre ". |
1799, 10 février | Lamarck fait lecture à l’Institut d’un mémoire "Sur les fossiles et l’influence du mouvement des eaux, considérées comme indices du déplacement continuel du bassin des mers, et de son transport sur différents points de la surface du globe", qui constitue la première ébauche de son Hydrogéologie (1802). Cette année là, il publie également le prodrome d’une nouvelle classification des coquilles dans les Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Paris, ainsi que deux articles dans le Journal de Physique : d’une part, un " Mémoire sur la matière du feu considérée comme instrument chimique dans les analyses " ; d’autre part, un " Mémoire sur la matière du son, lu à l’Institut national, le 16 brumaire an VIII, et le 26 du même mois ". |
1799 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1799 (an VII) comporte 44 numéros, mais plusieurs autographes ont été découpés. Louis René Villermé est inscrit sous le n°32. |
1799, septembre | Lamarck fait paraître son Annuaire météorologique pour l’an VIII de la République française, dont le contenu est précisé par le sous-titre : " Exposé des probabilités acquises par une longue suite d'observations, sur l’état du ciel et les variations de l'atmosphère, pour divers tems de l’année ; l’indication des époques auxquelles on peut s'attendre à avoir du beau tems, ou des pluies, des orages, des tempêtes, des gelées, des dégels, etc. Enfin, la citation, d'après ces probabilités, des tems favorables aux fêtes, aux voyages, aux embarquemens, aux récoltes, et aux autres entreprises dans lesquelles il importe de n'être point contrarié par le tems. " C’est le premier volume d’une longue série d’Annuaires météorologiques qu’il reprendra et développera chaque année durant onze ans. |
1800, 11 mai | Le discours d’ouverture du cours de l’an VIII au Muséum est l’occasion d’énoncer pour la première fois sa théorie de la transformation des espèces. Ce discours sera imprimé l’année suivante. Le public des cours s’élargit : le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1800 (an VIII) comporte 64 noms, y compris des auditeurs venus du Brésil et des Etats-Unis d’Amérique. |
1800 | Publication de son " Mémoire sur le mode de rédiger et de noter les observations météorologiques " dans le Journal de Physique. |
1801, 28 février | Chaptal, Ministre de l’Intérieur, décide d’établir une Correspondance météorologique, sur proposition de Lamarck, auquel il confie la direction de l’entreprise. Après l’envoi à un certain nombre de préfets des tables rédigées par Lamarck pour uniformiser les observation météorologiques, la Correspondance météorologiques est mise en route. |
1801 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1801 (an IX) comporte 70 noms. L’ex-Conventionnel Bissy (inscrit pour la première fois cette année là, sous le n°56) laissera plusieurs cahiers de notes prises aux cours du Muséum. |
1801, juin | Lamarck fait procéder par notaire à un Inventaire dissolutif de la communauté et continuation de communauté d'entre le Citoyen Demonet et la Citoyenne Reverdy, son épouse en secondes noces, qui nous renseigne sur l'état de ses biens à cette époque. |
1801 | Parution du Système des Animaux sans vertèbres, ou Tableau
général des classes, des ordres et des genres de ces
animaux.
Cette année, là, Lamarck donne encore trois nouvelles contributions au Journal de Physique : un article intitulé " Recherches sur la périodicité présumée des principales variations de l’atmosphère ", un autre " Sur la distinction des tempêtes d’avec les orages, les ouragans, etc ", enfin une " Réfutation des résultats obtenus par le C. Cotte dans ses recherches sur l’influence des constitutions lunaires ". |
1802, février | Il publie son Hydrogéologie, ou Recherches sur l’influence qu’ont les eaux à la surface du globe terrestre… |
1802 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1802 (an X) comporte 131 noms. C’est l’année durant laquelle les auditeurs inscrits sont les plus nombreux. |
1802, juillet | Lamarck poursuit son intense activité éditoriale en publiant un nouvel ouvrage, le troisième en un an : il s’agit des Recherches sur l’organisation des corps vivants. |
1802-1806 | Lamarck a également commencé en 1802 la publication de ses " Mémoires sur les fossiles des environs de Paris " dans les Annales du Muséum National d’Histoire Naturelle. Trente-trois mémoires seront ainsi publiés jusqu’en 1806. |
1802, septembre | Il est nommé trésorier du Muséum, position qu’il occupera encore de 1805 à 1811. |
1803 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1803 (an XI) comporte 71 noms, notamment D’Omalius d’Halloy (n°4), Henry Braconnot (n°33), Marzari Pencati (n°36), ou encore le médecin polonais Joseph Markowski (n°68)… |
1803 | Début de la publication de l’Histoire naturelle
des Végétaux, par Lamarck et Mirbel. Lamarck est l’auteur
des deux premiers volumes, intitulés Introduction à la
botanique.
Huitième et dernier article de Lamarck paru dans le Journal de Physique : " Sur les variations de l’état du ciel dans les latitudes moyennes entre l'équateur et le pôle ". |
1804 | Le nombre d’auditeurs de Lamarck au Muséum est en baisse : le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1804 (an XII) comporte 36 noms. |
1804, 21 juin | Comme tous les professeurs du Muséum, il est nommé Chevalier de la légion d’Honneur, lors de la création de l’ordre que vient d’instaurer Napoléon 1er. |
1805 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1805 (an XIII) comporte seulement 7 noms. Le cours a-t-il bien eu lieu ? |
1805 | Avec l’aide de Lamarck, Pyramus De Candolle publie une édition augmentée de la Flore française. |
1805, 17 septembre | Arsitide et Eugénie, les deux derniers enfants de Lamarck, sont baptisés à Paris en l’église Saint-Médard. Baptême tardif (ils sont respectivement déjà âgés de 11 ans et 8 ans), au cours duquel leurs prénoms sont transformés en " Jean Louis " et " Julie Joséphine Eugénie ". Parrain et marraine : Jean-Baptiste Valenciennes et son épouse (leur fils Achille deviendra à son tour professeur de zoologie au Muséum). |
1806 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1806 comporte 42 noms. Un tiers (14) des auditeurs de cette année là sont étrangers. Le discours d’ouverture du cours de 1806 a été publié. |
1806 | Lamarck achève la publication de ses Mémoires sur les fossiles. |
1807 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1807 comporte 25 noms, parmi lesquels Giosué Sangiovanni (futur fondateur du Musée zoologique de Naples), qui suit le cours pour la 3e année consécutive et laissera plusieurs cahiers de notes. |
1808 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1808 comporte 35 numéros. (Quelques noms ont été découpés.) Parmi les auditeurs, le Prince hériter de Waldeck et ses deux frères (n° 19, 20, 21). Et pour la première fois, des femmes s’inscrivent au cours de Lamarck, les sœurs Petit (n° 32 et 34). |
1809, 18 avril | Il décline la chaire de professeur de zoologie à la Faculté des sciences. Il continue en revanche ses cours au Muséum : le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1809 comporte 44 numéros, dont quatre ont été découpés. On relève notamment cette année là la présence de William Frederic Edwards (n°29) et de Constant Prévost (n°31). |
1809 | Il publie sa Philosophie zoologique, ou Exposition des considérations
relatives à l’histoire naturelle des animaux, en
deux volumes. Il s’agit sans doute de son ouvrage le plus connu,
même si, à la mort de Lamarck, plusieurs centaines de
copies resteront invendues chez lui. |
1809 | Imprimé en fin d’année, l'Annuaire météorologique pour l'an 1810, à l'usage
de ceux qui aiment la Météorologie et qui se livrent
aux observations atmosphériques sera le dernier publié par
Lamarck. C’est l’Empereur lui-même qui se serait
fâché de cette publication, l’assimilant à un
almanach de prédictions : Lamarck évoquera lui-même cet épisode
quelques années plus tard dans l’article " Météorologie " du
Nouveau Dictionnaire d’Histoire naturelle… (vol. 20,
1818, p. 475). |
1810 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour
1810 comporte 59 noms. L’auditoire des cours du Muséum
est alors très cosmopolite : les naturalistes russes Bärkmann
et Rjevsky voisinent ainsi avec les Allemands Elkendorf et Heuser,
l’Américain Patterson avec les Belges D’Omalius
d’Halloy et Charles de Mérode, ou encore l’Espagnol
Carlos de Gimbernat, l’un des plus importants représentants
de la science ibérique parmi les auditeurs des cours du Muséum.
Côté français, de nombreux médecins, des
géologues, comme Constant Prévost et Cyprien Brard,
le zoologiste Ducrotay de Blainville (futur titulaire de la chaire
de zoologie du Muséum), mais aussi plusieurs jeunes gens qui
se destineront à de toutes autres carrières (Ganneron
: banquier, homme politique ; Antonin : maire de Belfort ; Cerfberr
: officier ; Aubriet : littérateur ; Quénot : avocat
; Thiébault : archiviste ; etc.) |
1811 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour
1811 comporte 21 noms, dont celui de Franco Andrea Bonelli (n°6),
qui à son retour en Italie occupera la chaire de zoologie à l'Université de
Turin. Il réutilisera pour ses propres cours une partie des
leçons de Lamarck suivies au Muséum (Corsi
: " 'Lamarckiens' et 'Darwiniens' à Turin (1812-1894)"). |
1812 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1812 comporte 27 noms. Lamarck publie un Extrait du cours de zoologie sur les animaux sans vertèbres qui préfigure son grand ouvrage sur l’Histoire naturelle des animaux sans vertèbres. |
1813 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1813 comporte encore 27 noms, parmi lesquels un jeune homme de 16 ans, Jean Victor Audouin (n°20), qui s'inscrira cinq années de suite. Audouin assurera plus tard le cours de Lamarck à sa place, lors des dernières années du savant. |
1814 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour
1814 comporte 24 noms, dont celui du médecin italien Luigi
Chiaverini, qui commentera les thèses de Lamarck dans ses
ouvrages (Corsi : "Lamarck en Italie") |
1815 | Parution du premier volume de son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, présentant
les caractères généraux et particuliers de ces
animaux, leur distribution, leurs classes, leurs familles, leurs
genres, et la citation des principales espèces qui s’y
rapportent (L'ouvrage comportera 7 volumes jusqu’en 1822). |
1815 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour
1815 comporte 31 noms. |
1816 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour
1816 comporte 47 noms. Les étudiants britanniques sont
nombreux à reprendre le chemin de Paris : ils sont 7 à s’inscrire
au cours de Lamarck cette année là. |
1817 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour
1817 comporte 61 noms. |
1818 | Lamarck demande d’être remplacé partiellement
par Latreille dans ses cours, à cause de sa mauvaise santé.
Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour
1818 comporte 55 noms, dont Marie Pierre Jean Flourens (n°31),
ainsi que Karl Eduard Ivanovitch Eichwald (n°43), qui sera
40 ans plus tard le premier traducteur de Darwin en Russie. |
1819 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour 1819 comporte 51 noms. Parmi eux figurent notamment Isidore Bourdon (n°42), qui donnera plusieurs témoignages sur Lamarck. Philippe Buchez (n°36), alors étudiant en médecine, se fera connaître comme historien et homme politique socialiste (député-maire adjoint de Paris et président de l’Assemblée nationale durant de la Révolution de 1848). |
1819, juin | Lamarck est brusquement atteint de cécité. |
1819, 27 août | Décès de sa troisième épouse,
Julie Mallet, épousée 21 ans plus tôt. Lamarck,
qui avait déjà perdu son fils aîné André en
1817, perdra également sa fille cadette Eugénie, décédée
au Muséum à l’âge de 25 ans (le 30 octobre
1822). Son fils Antoine et ses deux autres filles, Rosalie et Cornélie,
continuent d’habiter avec lui et l’aideront jusqu’à la
fin de sa vie. |
1820 | Le registre d’inscription au cours de Lamarck pour
1819 comporte 51 noms. Le registre du cours porte toujours le
nom de Lamarck mais celui-ci est vraisemblablement assuré par
son suppléant, Latreille. Il y aura encore 48
inscrits en 1821, 49 en 1822 et 24 en 1823, date à laquelle se termine le registre
d’inscription aux cours. |
1820, février | Parution du Système analytique des connaissances positives de
l’homme, restreintes à celles qui proviennent directement
ou indirectement de l’observation, le dernier ouvrage de
Lamarck. N'étant plus en mesure d'écrire lui-même,
il en a dicté le texte à sa fille Cornelie. |
1824 | Il vend son herbier, acheté par un savant allemand,
J.-A. Christian Roeper, de l’Université de Rostock. L'herbier
de Lamarck sera racheté par le Muséum en 1886. |
1825 | Lamarck obtient que Audouin, qui était alors
sous-bibliothécaire au Muséum, lise ses leçons à sa
place. |
1825, 3 octobre | L’Académie des sciences lui conserve le
jeton de présence, en le dispensant de participer aux séances à cause
de sa cécité. |
1826, 23 mai | Bosc d’Antic, professeur de culture au Muséum,
remplace Lamarck dans la supervision des cours donnés par Audouin |
1828, 11 juillet | Il participe pour la dernière fois à l’Assemblée
des Professeurs. |
1829, 18 décembre | Lamarck meurt dans sa maison au Muséum.
Il est inhumé dans le cimetière du Montparnasse le 20
décembre ; ses restes furent ensuite déposés dans
les catacombes communes. |
1829, 20 décembre | Obsèques célébrées en l’église
de Saint-Médard. Les éloges funèbres furent prononcés
par Latreille, pour l’Académie des sciences, et par Geoffroy Saint-Hilaire pour le Muséum. Lamarck
est enterré dans une fosse commune au cimetière de Montparnasse.
Quant au fameux Eloge
de M. de Lamarck par Cuvier, il ne sera lu à l'Académie
des Sciences que trois ans plus tard. |
1830, 19 avril | Vente aux enchères de la bibliothèque
de Lamarck; entre autres, 524 copies non reliées de la Philosophie
zoologique, achetées par l’éditeur Baillière,
qui en fit une "nouvelle édition" publiée en 1830, et
300 copies du Système des connaissances positives. |
1830, 8 juin | La succession de Lamarck, ouverte au bureau des 11e
et 12e arrondissements (anciens) de Paris, partagée entre ses
cinq enfants survivants, s’élève à près
de 12000 francs, y compris la prisée du mobilier et les arrérages
des traitements dus au savant. Une somme qui relativise quelque peu
l’état de pauvreté de Lamarck à la fin de
sa vie, même si on est assurément très loin des
fortunes déclarées par certains de ses collègues,
et plus généralement par les membres de l'ancienne noblesse. |
© 2000-2006, CNRS-Centre Alexandre Koyré, histoire des sciences et des techniques, UMR 8560.
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