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Articles de dictionnaireConchyologie
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vons, par places, des bancs considérables de coquilles fossiles amassées, les 
courans qui existent dans les mers n'ont-ils pu donner lieu à ces amas locaux et 
à d'autres semblables, et se trouve-t-on forcé d'avoir recours à des 
suppositions que rien ne prouve, pas même les mélanges dans les amas cités ?
 

Pour se convaincre que la mer a autrefois séjourné sur nos continens, il ne 
suffit pas de considérer en général les dépôts de coquilles fossiles qu'on y 
rencontre, comme étant les dépouilles d'animaux testacés analogues, pour 
l'ordre, à ceux qui vivent actuellement dans les mers ; il faut encore s'assurer 
que les coquilles fossiles dont il s'agit, sont véritablement marines, 
c'est-à-dire, appartiennent à des animaux qui ont nécessairement vécu dans la 
mer. Il importe donc, d'une part, de parvenir à distinguer les coquilles marines 
de celles qui sont fluviatiles ou terrestres ; et de l'autre part, d'observer, 
parmi les animaux testacés qui vivent dans la mer, quelles sont les espèces qui 
ne peuvent vivre ailleurs, afin de les distinguer de celles qui peuvent 
s'habituer à vivre dans l'eau douce, ou au moins dans les mélanges d'eau douce 
et d'eau marine.
 

Il faut constater ensuite si les coquilles fossiles que nous observons dans nos 
climats, ont appartenu à des animaux qui pouvoient vivre dans toutes les mers, 
quelles que soient les températures et par suite les climats où ces mers sont 
situées ; car, d'après ce qui a déjà été observé à l'égard des coquilles marines 
fossiles, ainsi que des polypiers pierreux fossiles, on a lieu de croire, 
quoiqu'en disent les astronomes, que tous les points de la surface de notre 
globe n'ont pas toujours été placés sous les mêmes climats où nous les voyons 
maintenant. Or, il est vraisemblable que l'examen des coquilles fossiles, des 
madrépores et autres polypiers pierreux pareillement fossiles ; en un mot, que 
ces anciens témoins des changemens lents que la surface de notre terre a 
éprouvés, étant comparés avec les coquilles et les polypiers pierreux dont les 
animaux vivent actuellement dans différentes mers et à des profondeurs diverses, 
continueront de nous apprendre bien des choses à cet égard.
 

C'est donc uniquement à l'étude approfondie des coquilles, etc., qu'est réservée 
la possibilité de jeter un véritable jour sur, ces grandes questions d'histoire 
naturelle; enfin, ce ne pourra être qu'à la connoissance bien précise des 
coquilles, qu'on devra l'avantage d'avoir une opinion solide sur ces objets 
importans.
 

Quand ces recherches auront été faites, avec soin pendant un temps suffisant, et 
qu'il en sera résulté des déterminations convenables, les conséquences qu'elles 
amène- [amèneront] 

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