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Articles de dictionnaireDistribution des corps naturels
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substance est aussi ancienne que la Nature, ce qui ne sauroit être ; la chimie 
apercevroit plus aisément l'origine de tant de terres, de tant de métaux, de 
tant d'acides divers qu'elle a su découvrir, etc.
 

C'est surtout à l'égard des corps vivans que l'étude de la Nature devient 
intéressante ; et c'est particulièrement à celui des animaux en général que 
cette étude doit exciter en nous le plus vif intérêt. Aussi c'est principalement 
à l'égard de ces derniers qu'il n'est point du tout indifférent de faire usage 
de telle ou telle des distributions que l'arbitraire présente tous les jours, et 
qui concernent des êtres auxquels, sous un rapport, nous tenons de si près.
 

Effectivement, lorsqu'on aura formé une distribution générale des animaux, en la 
composant d'une suite de masses en série simple, conformément à la composition 
croissante de l'organisation animale, prise partout dans l'ensemble de ses 
parties, et qu'on aura disposé cette série en partant du plus simple et se 
dirigeant vers le plus composé ; qui ne sent que, dans un ordre ainsi préparé, 
l'on aura un champ vaste ouvert à l'observation et à l'étude de l'organisation 
animale, et que cet ordre sera le seul qui soit favorable à une multitude de 
découvertes infiniment utiles à l'homme pour sa conservation, parce qu'il sera 
aussi le seul qui puisse fonder solidement ses connoissances physiologiques !
 

Est-il donc nécessaire que je montre que c'est par cette voie seule qu'on peut 
se procurer la connoissance des phénomènes de l'organisation animale, celle de 
la source et du mécanisme de ces phénomènes, celle, en un mot, des rapports qui 
existent entre l'état des organes et les facultés qu'ils donnent à l'individu !
 

Au lieu de s'obstiner à rechercher comment s'exécutent les fonctions de chaque 
organe, et quelle est la source de chaque phénomène organique dans la plus 
compliquée des organisations existantes, dans celle précisément où les causes de 
chaque puissance se trouvent en quelque sorte masquées par leur connexion avec 
celles des autres puissances de la même organisation ; que l'on suive la route 
directement opposée, la seule qui soit naturelle, alors seulement on pourra 
espérer d'atteindre le but qu'on se propose. Il faut pour cela :
 

1° Étudier toutes les organisations animales existantes, en commençant par la 
plus simple, par celle qui n'offre pas même un seul organe particulier pour une 
fonction spéciale ;
 

2° S'efforcer de reconnoître par quel mécanisme physique

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