la vie animale peut exister dans une organisation aussi simple et ne donner à
l'être qui la possède que les facultés communes à tous les corps vivans, plus
celle qui caractérise sa nature animale ;
3° Rechercher ensuite comment le premier organe particulier fut établi ;
comment, par conséquent, l'organe de la digestion, le tube alimentaire fut
commencé ; comment et aux dépens de quelle substance les premiers canaux furent
formés ;
4° Suivre successivement la formation de chaque organe particulier dans les
organisations où il commence à se montrer ; les considérer chacun, d'abord dans
l'état le plus voisin de leur origine ; les observer ensuite dans leurs progrès
en composition, dans leur transformation en systèmes d'organes ; enfin,
distinguer partout leur produit, et leur pouvoir dans chaque cas considéré.
Sans entrer à ce sujet dans des détails que j'ai donnés ailleurs, il me paroît
évident que c'est par cette voie seule que nos connoissances physiologiques
peuvent faire de vrais progrès ; que, par elle, on pourra parvenir à connoître
la nature et le mécanisme de chaque fonction organique dans les différentes
organisations animales ; juger des modifications que chacune de ces fonctions
reçoit de la part des autres systèmes d'organes, à mesure que les organisations
se compliquent davantage, et arriver à une juste appréciation de toutes les
parties qui composent notre propre organisation : ce qui est le but le plus
important que nous puissions nous proposer.
La distribution générale des animaux, que j'ai proposée dans ma Philosophie
zoologique, et que je crois avoir perfectionnée dans l'Histoire naturelle des
animaux sans vertèbres, offrant, dans la disposition de la série qui en résulte,
l'ordre le plus favorable aux recherches que je viens de citer, est donc celle
qui convient le mieux pour un objet aussi intéressant pour nous.
Au printemps de 1794, dans mon cours public au Muséum d'Histoire naturelle,
j'ai, le premier, changé la distribution que tous les naturalistes suivoient
d'après l'autorité de Linnæus, à l'égard des animaux sans vertèbres, qu'à cette
époque on nommoit animaux à sang blanc, et que Linnæus ne distinguoit qu'en
insectes et en vers. Je n'établis alors que cinq classes ; mais dans un ordre
différent de celui de Linnæus, et mettant les mollusques en tête, et terminant
ma distribution par les polypes. Ce fait est positif et connu au Muséum. V. pour
des détails à cet égard, la Philosophie zoologique, vol. 1, p. 122 et suivantes.
Depuis, j'ai successi- [successivement]
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