considèrent. Je reprendrai ce sujet, mais après avoir exposé rapidement ce qui
concerne les facultés des corps vivans, et avoir montré que ce sont des
phénomènes purement organiques.
Le premier objet essentiel à considérer ici, est la nécessité de distinguer les
facultés générales, c'est-à-dire, celles qui sont communes à tous les corps
vivans, d'avec celles qui sont particulières à certains de ces corps. Voy. la
Philosophie zoologique, vol. 2, p. 113.
Des facultés qui sont générales aux corps vivans. C'est un fait certain et
suffisamment connu, que les corps vivans possèdent des facultés qui leur sont
communes, et qu'à cet égard il n'y a aucune exception ; tandis que l'on connoît
différens corps vivans doués de certaines facultés qu'eux seuls possèdent, et
qu'en effet l'on chercheroit vainement dans les autres. Il y a donc, parmi les
corps vivans, des facultés qui sont réellement générales, et d'autres qui sont
tout-à-fait particulières à certains d'entre eux. Dans l'instant, nous citerons
les unes et les autres, les distinguant entre elles et dans leur cause.
Les facultés générales des corps dont il s'agit, sont assurément le propre de la
vie ; puisque tout corps animé par la vie, en est dès lors doué. Or, comme je
l'ai suffisamment démontré, la vie n'est point un être ; mais c'est, dans le
corps qui en est doué, un ordre de choses qui y permet une succession de
mouvemens qu'une cause, toujours active, sait alors y produire.
On a donné le nom d'organisation à l'ordre de choses en question, observé dans
tout corps vivant ; mais l'on n'a pas fait attention que l'organisation n'est
elle-même qu'une des conditions de la vie, et qu'il faut encore reconnoître la
cause capable d'y exciter et d'y entretenir des mouvemens. L'organisation,
quelle qu'elle soit, n'est qu'un objet passif ; ne remplit, tant qu'elle
conserve son intégrité essentielle, que la moitié des conditions ; et la cause
qui l'anime, en y excitant une succession de mouvemens, lui est tout-à-fait
étrangère.
Ainsi, la vie elle-même est un phénomène organique qui s'opère dans un corps qui
en offre les conditions, s'y maintient tant que ces conditions subsistent, et
qui en produit plusieurs autres qui font les facultés communes à tous les corps
qui en jouissent.
Maintenant, pour concevoir la véritable source de ces facultés des corps vivans,
il importe de considérer que la vie, se composant essentiellement de mouvemens,
est réellement une force ; et que cette force donne des pouvoirs, car toute
force en possède et en communique. Or, les facultés, soit des corps qui en
présentent de générales, soit des organes ou des systèmes d'organes qui en
possèdent de particulières,
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