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sont des pouvoirs qui opèrent les phénomènes qu'on observe ; les uns, communs à 
tous les corps vivans, les autres, particuliers à certains d'entre eux.
 

La nature elle-même, qui opère tant de choses, qui a, par conséquent, un si 
grand pouvoir, n'est qu'un ordre de choses général, sans cesse animé de 
mouvemens qui sont inaltérables dans leur source, variés selon les 
circonstances, et tous assujettis à des lois. Aussi y ai-je comparé la vie ; 
mais celle-ci amène sa propre destruction, tandis que la nature sera éternelle, 
s'il plait à son sublime auteur qu'elle le soit. V. la 6e partie de 
l'Introduction de l'Histoire naturelle des animaux sans vertèbres.
 

Puisque les corps vivans possèdent des facultés qui leur sont communes à tous, 
facultés qui sont évidemment le propre de la vie ou celui des pouvoirs qu'elle 
donne ; si la vie peut exister dans des corps où l'organisation est réduite à la 
plus grande simplicité [ comme dans les infusoires ], c'est-à-dire, dans des 
corps qui n'ont pas un seul organe particulier, mais qui remplissent seulement 
les conditions essentielles à l'exécution des mouvemens vitaux ; il s'ensuit 
nécessairement que les facultés générales des corps vivans n'exigent, pour leur 
production, aucun organe particulier. On observe, effectivement, ces facultés 
dans toutes les organisations, quelque simples ou quelques compliquées qu'elles 
soient, tant que la vie les anime ; et si, après les organisations les plus 
simples, on en trouve d'autres qui sont graduellement plus compliquées en 
organes particuliers divers, c'est parce que celles-ci possèdent non-seulement 
les facultés générales que donne la vie, mais en outre des facultés 
particulières que les premières ne sauroient avoir.
 

Les facultés communes à tous les corps vivans, c'est-à-dire, celles dont ils 
sont exclusivement doués, et qui constituent autant de phénomènes qu'eux seuls 
peuvent produire, sont :
 

1° De se nourrir à l'aide de matières étrangères incorporées ; de l'assimilation 
continuelle d'une partie de ces matières, qui s'exécute en eux ; enfin, de la 
fixation des matières assimilées, laquelle répare, d'abord (1) avec 
surabondance, en- [ensuite] 

(1) Dans la jeunesse d'un individu, l'assimilation, et par suite la nutrition, 
s'exécutent avec une surabondance telle que, non-seulement elles opèrent 
parfaitement les réparations, mais en outre que leur excédant, fixé 
successivement partout et en son lieu propre, exécute alors l'accroissement de 
l'individu. Cet excès de nutrition diminue ensuite graduellement, et s'anéantit 
à un certain terme de la durée de la vie. La nutrition alors ne fait que suffire 
aux réparations ; elle devient après, peu à peu et de plus en plus insuffisante 
; les forces alors vont en diminuant ; les organes acquièrent une rigidité 
croissante ; la 

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