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et d'y exécuter des locomotions plus ou moins grandes, tandis que beaucoup 
d'autres animaux n'ont nullement cette faculté. Quantité d'animaux vivent 
habituellement dans l'air, à la surface de la terre, et quantité de ces êtres 
vivent dans les eaux et périroient s'ils restoient à l'air libre. Beaucoup ont 
des sens divers ; ceux qui n'en possèdent qu'un petit nombre, voient au moins et 
palpent les objets ; d'autres, en outre, entendent les bruits, distinguent les 
odeurs, les saveurs ; et ces animaux emploient les sensations qu'ils éprouvent ; 
pour satisfaire à leurs besoins, se diriger vers leur proie, se guider dans la 
fuite d'un danger, dans la recherche d'un bien-être, etc. Quantité sont privés 
de sens, n'éprouvent point de sensation, ne sauroient se diriger après aucune 
proie, et cependant conservent aisément leur existence, parce que tout ce qui 
leur est nécessaire se trouve toujours à leur portée. Enfin, beaucoup d'animaux 
peuvent varier leurs actions pour satisfaire à leurs différens besoins ; 
inventer des ruses nouvelles pour s'emparer de leur proie, de nouveaux moyens 
pour échapper au danger, pour obtenir tout ce qui est favorable à leur bien-être 
; et beaucoup encore agissent toujours de même, dans les mêmes circonstances ; 
emploient constamment les mêmes moyens dans tout ce qu'ils ont à faire, et ne 
sauroient y en substituer d'autres. II y a donc des animaux qui possèdent des 
facultés, dont d'autres sont dépourvus. Ce sont-là les facultés particulières 
dont j'entends parler ; et, certes, il en existe un grand nombre qu'il seroit 
inutile de détailler ici.
 

Si certains animaux possèdent des facultés qui leur soient véritablement 
exclusives, il est évident que ces animaux doivent ces facultés, qu'eux seuls 
possèdent, à des causes qui n'ont aucune existence dans d'autres animaux, à des 
organes dont ceux-ci sont réellement privés. Leurs facultés sont donc 
particulières, et les organes qui y donnent lieu, le sont pareillement. On sait, 
d'ailleurs, que l'organisation suffisante à l'existence de la vie dans un corps, 
ne l'est pas pour donner à ce corps les facultés qu'on observe ailleurs ; 
puisque l'on connoît des corps vivans tout-à-fait dépourvus de quantité de 
facultés dont d'autres corps vivans jouissent.
 

Ainsi, la vie peut exister dans l'organisation la plus simple, la plus réduite ; 
dans celle qui n'a besoin d'aucun organe particulier pour que les mouvemens 
vitaux puissent être excités en elle ; et celle-là, dès lors, offre, dans le 
corps qui en est doué, les facultés communes à tous les corps vivans ; tandis 
que l'organisation plus composée de beaucoup d'autres corps doués de la vie, 
présente, outre les facultés générales de ces corps, d'autres facultés d'autant 
plus nom- [nombreuses] 

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