exécutant leurs fonctions que ces organes peuvent donner lieu aux actes de ces
facultés. Or, qui ne sent que, lorsque l'organe sera lésé par une cause
quelconque, sa fonction sera proportionnellement altérée dans son exécution, et
qu'alors la faculté le sera pareillement dans l'exécution de ses actes ! Cela
est certainement conforme à tout ce que l'on observe à cet égard.
Ici, relativement aux facultés des corps vivans, je n'ajouterai rien de plus :
mais je vais rappeler une particularité qu'embrasse la définition que j'ai
donnée de ces objets au commencement de cet article, parce qu'elle présente une
considération qu'il est très-important de ne point perdre de vue.
Digression utile à l'occasion des facultés. La faculté d'un corps, ou de
quelqu'une de ses parties, n'étant que le pouvoir d'opérer quelque chose, et ce
pouvoir ne recevant son exécution qu'à l'aide de celle d'une fonction organique
; il s'ensuit que toute faculté, que tout pouvoir de cette sorte, ne peut
appartenir qu'à des corps vivans ; que, conséquemment, tout corps inorganique,
toute matière, quelle qu'elle soit, n'a que des qualités, que des propriétés, et
n'a jamais en propre le pouvoir de faire quelque chose.
Certes, le mouvement ne peut être le propre d'aucune sorte de matière, en un
mot, ne peut être celui d'aucun corps quelconque. Or, sans mouvement, aucune
action, aucun phénomène ne sauroit se produire. Les corps organisés, eux-mêmes,
ne sauroient offrir aucun phénomène qui leur fût propre, s'ils n'étoffent animés
par la vie. Aussi, lorsqu'après la mort d'un individu ; son corps s'altère,
fermente, se décompose, etc., les phénomènes qu'il présente alors ne lui
appartiennent plus, aucune fonction ne s'exécute plus en lui ; ce n'est plus
qu'un corps passif ; et c'est à des causes étrangères à ce corps, qu'il faut
attribuer les mouvemens qui s'exécutent dans ses parties, et qui amènent plus ou
moins promptement les changemens qu'on y observe.
Cependant, nos théories physiques modernes supposent à diverses matières, des
facultés de mouvement comme leur étant propres. Elles attribuent, aux unes,
celle de repousser ou d'écarter les corps ; aux autres, celle de les attirer,
etc. Selon ces théories, le calorique est une matière tellement active en
elle-même, c'est-à-dire, par sa nature, qu'en pénétrant les corps, elle repousse
de toute part leurs parties, les écarte les unes des autres, et bientôt dilate
ces corps, les liquéfie ou les volatilise, après avoir détruit l'aggrégation de
leurs parties, si elle ne peut les dénaturer en place. Le fluide électrique et
le fluide magnétique ont aussi en propre
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