Home Quick search by word (titles and texts)
Articles de dictionnaireFonctions organiques
Page browser
|<  << Page : 594 >> >|
à remplir. II s'agit donc d'établir une définition générale, applicable à toute 
espèce de fonction organique : la voici :
 

La fonction d'un organe ou d'un système d'organes quel qu'il soit, n'est autre 
chose que l'exécution des actions, des mouvemens qui s'opèrent dans le mécanisme 
des parties de cet organe ou de ce système d'organes, et d'où résulte l'acte ou 
le phénomène qu'il a, par cette voie, la faculté de produire.
 

Exposons maintenant quelques éclaircissemens essentiels, propres à montrer le 
fondement de cette définition.
 

Tout organe ou système d'organes particulier possède une faculté quelconque, un 
véritable pouvoir, car il est propre à quelque chose. Mais il n'a pas en 
lui-même cette faculté, ce pouvoir ; ces objets sont toujours l'unique résultat 
de l'exécution de ses fonctions, c'est-à-dire, celui des actions et des 
mouvemens qui s'exécutent dans le mécanisme de ses parties, et qui amènent 
l'acte ou le phénomène que l'organe ou le système d'organes en question peut 
produire. Or, il importe de reconnoître qu'il n'y a point de fonction sans 
mouvement de parties, et qu'il n'y a point de mouvement de cette sorte qui ne 
soit le produit de relations entre des fluides en action, et des solides 
excités.
 

Les fonctions des organes, les facultés qu'ils possèdent, et les actes ou 
phénomènes qu'ils produisent, sont sans doute trois sortes de sujets 
très-distincts, mais tout-à-fait dépendans. Lorsqu'on entend quelque chose aux 
faits d'organisation, on ne sauroit les confondre. Leur étude montre clairement 
que tout acte ou phénomène produit par un organe ou un système d'organes, est 
uniquement la suite des fonctions exécutées par les parties de l'organe ou du 
système d'organes qui opère l'acte où le phénomène observé.
 

II n'y a dans la nature aucune matière, et dans le corps animal aucune partie 
qui ait en propre la faculté de sentir ; je crois l'avoir prouvé dans plusieurs 
de mes ouvrages. De même, il n'y a dans la nature ni dans le corps animal, 
aucune matière, aucune partie qui ait en propre la faculté d'avoir des idées, 
d'exécuter des opérations entre des idées, en un mot, de penser. Enfin, de même 
encore, il n'y a dans la nature ni dans le corps animal, aucune matière, aucune 
partie qui ait en propre la faculté de se mouvoir : tout cela est positif. 
Cependant le corps animal nous offre, pendant sa vie, soit quelqu'un de ces 
phénomènes, soit plusieurs ou tous réunis, selon les races que l'on veut 
considérer. Il en offre bien d'autres ; mais les trois exemples cités suffisent 
à mon objet.
 

J'ai montré que le sentiment est un phénomène organique

© 2000-2006, CNRS-Centre Alexandre Koyré, histoire des sciences et des techniques, UMR 8560. Directeur de publication : Pietro Corsi - version du site : 4.5.1
CMS : ICEberg-DB v3.0, © 1999-2006, CNRS/CRHST-Stéphane Pouyllau.