à remplir. II s'agit donc d'établir une définition générale, applicable à toute
espèce de fonction organique : la voici :
La fonction d'un organe ou d'un système d'organes quel qu'il soit, n'est autre
chose que l'exécution des actions, des mouvemens qui s'opèrent dans le mécanisme
des parties de cet organe ou de ce système d'organes, et d'où résulte l'acte ou
le phénomène qu'il a, par cette voie, la faculté de produire.
Exposons maintenant quelques éclaircissemens essentiels, propres à montrer le
fondement de cette définition.
Tout organe ou système d'organes particulier possède une faculté quelconque, un
véritable pouvoir, car il est propre à quelque chose. Mais il n'a pas en
lui-même cette faculté, ce pouvoir ; ces objets sont toujours l'unique résultat
de l'exécution de ses fonctions, c'est-à-dire, celui des actions et des
mouvemens qui s'exécutent dans le mécanisme de ses parties, et qui amènent
l'acte ou le phénomène que l'organe ou le système d'organes en question peut
produire. Or, il importe de reconnoître qu'il n'y a point de fonction sans
mouvement de parties, et qu'il n'y a point de mouvement de cette sorte qui ne
soit le produit de relations entre des fluides en action, et des solides
excités.
Les fonctions des organes, les facultés qu'ils possèdent, et les actes ou
phénomènes qu'ils produisent, sont sans doute trois sortes de sujets
très-distincts, mais tout-à-fait dépendans. Lorsqu'on entend quelque chose aux
faits d'organisation, on ne sauroit les confondre. Leur étude montre clairement
que tout acte ou phénomène produit par un organe ou un système d'organes, est
uniquement la suite des fonctions exécutées par les parties de l'organe ou du
système d'organes qui opère l'acte où le phénomène observé.
II n'y a dans la nature aucune matière, et dans le corps animal aucune partie
qui ait en propre la faculté de sentir ; je crois l'avoir prouvé dans plusieurs
de mes ouvrages. De même, il n'y a dans la nature ni dans le corps animal,
aucune matière, aucune partie qui ait en propre la faculté d'avoir des idées,
d'exécuter des opérations entre des idées, en un mot, de penser. Enfin, de même
encore, il n'y a dans la nature ni dans le corps animal, aucune matière, aucune
partie qui ait en propre la faculté de se mouvoir : tout cela est positif.
Cependant le corps animal nous offre, pendant sa vie, soit quelqu'un de ces
phénomènes, soit plusieurs ou tous réunis, selon les races que l'on veut
considérer. Il en offre bien d'autres ; mais les trois exemples cités suffisent
à mon objet.
J'ai montré que le sentiment est un phénomène organique
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