qui résulte nécessairement de l'exécution des fonctions d'un système d'organes
qui, par cette voie, a la faculté d'y donner lieu. Pour cela, j'ai fait voir
que, pour sa production, ce phénomène exige des conditions sans lesquelles il ne
sauroit être produit. J'ai effectivement fait remarquer qu'il exige :
1° que le système d'organes qui y est propre, soit dans un état d'intégrité
essentielle à l'exécution de ses fonctions, puisque le moindre trouble, la
moindre altération, le plus petit désordre dans ses parties, dans son mécanisme,
en offre proportionnellement dans le phénomène produit ;
2° que le système d'organes en question, pour les sensations qu'il peut recevoir
du dehors, soit préparé par cet acte qu'on nomme attention, et sans lequel le
phénomène des sensations externes ne peut avoir lieu.
De même, j'ai pareillement montré que l'admirable phénomène de la formation des
idées, de leur fixation dans l'organe ; que celui des actes qui les rendent
présentes à ce que nous appelons l'esprit, c'est-à-dire, qui nous les rendent
perceptibles ; en un mot, que celui des opérations qui s'exécutent entre des
idées et en produisent d'autres ; que tous ces phénomènes, dis-je, sont
nécessairement les produits de fonctions exécutées dans un système d'organes
très-compliqué, qui a alors les moyens de les produire. Aussi, ai-je encore
prouvé, par la citation de faits très-connus, que le moindre trouble, le moindre
désordre dans l'état et le mécanisme de ce système d'organes, en produit
proportionnellement dans les phénomènes qu'on observe.
Enfin, j'ai encore montré, dans mes ouvrages, que le mouvement de différentes
parties de l'animal n'étoit point le propre de ces parties, n'étoit point celui
d'aucun de leurs organes ; mais que ce mouvement résultoit de fonctions
exécutées dans les parties dont il s'agit, et du mécanisme des organes spéciaux
propres à sa production.
J'aurois pu ici en faire autant à l'égard de toute autre faculté organique,
parce que tout ce qui opère quelque chose, dans un corps vivant, ne le fait
jamais par une faculté qui lui soit propre, mais toujours par les suites de
fonctions exécutées et d'un mécanisme particulier à chaque sorte de fonctions.
Il est temps de débarrasser nos ouvrages de physiologie, de tant de mots vides
de sens dont il falloit bien se contenter, lorsque la source des faits
d'organisation observés n'étoit nullement entrevue. Maintenant il faut rejeter
ces expressions de propriétés vitales, mots si souvent employés, et qui ne
sauroient nous donner aucune idée claire du sujet dont on traite. Il faut mettre
tout-à-fait à l'écart cette distinction arbitraire que fait Dumas, de
l'existence de deux sortes de
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