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Documents sur les auditeurs de LamarckS.Aragon, Spanish pupils of Lamarck (in french)
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l’animal et d’acquérir quelques-unes des planches dessinées par Bru. Ce n’est 
qu’après la publication de cette notice qu’un naturaliste espagnol, José 
Garriga, l’un de nos auditeurs de Lamarck, édite une description du spécimen 
qu’il avait à portée de la main. Plus tard, en 1804, Cuvier diffuse un article 
sur l’ostéologie des paresseux (21) et identifie l’étrange animal de Madrid 
comme un paresseux géant il y a longtemps disparu, pour lequel il propose le nom 
de Megatherium amaricanum (22). Nombre des documents cités dans le travail 
présent font référence à cette affaire, parfois considéré comme peu scrupuleux 
de la part de Cuvier, qui aurait pris de vitesse ses collègues madrilènes (23).
 

Finalement, la période étudiée coïncide avec l’essor et la consolidation de la 
zoologie en Espagne, discipline jusque là négligée. Nonobstant un essai pionnier 
raté d’élaboration d’un traité sur la faune espagnole, lancé en 1786 par Antonio 
Palau, le premier effort accompli de description d’animaux ibériques n’est 
matérialisé qu’en 1797, date d’entrée dans la bibliothèque du Muséum des travaux 
d’Antonio Sáñez Reguart sur les poissons des côtes espagnoles. Cet ouvrage, 
resté inachevé, sera évoqué plus tard. Ce regain pour la zoologie aboutit à la 
création de la première chaire d’anatomie comparée à Madrid, occupée en 1819 par 
Tomás Villanova qui enseignait un programme largement axé sur les travaux de 
Cuvier (24).
 

En ce qui concerne les collections du Muséum, les richesses abritées dans ses 
murs ne cessent de croître suite aux dons de la couronne, aux envois des 
différentes contrées de la Péninsule Ibérique et au matériel remis par les 
explorateurs en voyage, parmi lesquels on dénombre Humboldt (25), les frères 
Heuland (26), Martín Sessé (27), Juan de Cuellar (28) et Carlos de Gimbernat, 
explorateur dans les Alpes et auditeur aux cours de Lamarck à Paris, qui fera 
l’objet d’une analyse détaillée dans ce rapport. 

(21) Georges Cuvier. 1804. Observations sur l’ostéologie des Paresseux. Annales 
du Muséum d’histoire naturelle. Vol. 5, p. 189-214.
 
(22) Georges Cuvier. 1804. Sur le Megatherium, autre animal de la famille des 
Paresseux, mais de la taille du Rhinocéros, dont un squelette fossile presque 
complet est conservé au cabinet royal d’histoire naturelle à Madrid. Annales du 
Muséum d’histoire naturelle. Vol. 5, p. 376-400.
 
(23) Eric Buffetaut. 2000. Cuvier. Le découvreur de mondes disparus. Pour la 
Science. Les génies de la science n°5. p. 21-22.
 
(24) Agustin J. Barreiro, op. cit. supra n. 10. p. 132-133.
(25) Plusieurs remises de roches et minéraux  collectés dans les Andes 
d’Equateur sont consignées dans les archives du Muséum. Ibid. p. 119, 122.
 
(26) En expédition géologique en Argentine, Chili et Pérou, ils envoient des 
minéraux au Muséum. Ibid. p. 104, 107, 119-120, 126.
 
(27) Envoi d’exemplaires botaniques et zoologiques du Mexique. Ibid. p. 126.
(28) Naturaliste explorateur en Philippines, il collecte des objets d’histoire 
naturelle pour le Muséum. Ibid. p. 99, 107. 

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