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Documents sur les auditeurs de LamarckP.Corsi, Lamarck in Italy (in french)
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et de ses articles parus dans des revues scientifiques fut publiée en France. La 
polémique par quoi Foderà s'est engagé contre les doctrines de Broussais, ses 
Recherches expérimentales sur le système nerveux, le Discours sur la biologie ou 
science de la vie, où il discutait les doctrines de Bichat et Richerand, et le 
compte rendu de l'Anatomie comparée du cerveau de E.-R.-A. Serres sont des 
textes que nous ne pouvons discuter ici, mais qui méritent certainement 
l'attention des historiens de la physiologie, de la médecine et de l'anatomie 
françaises dans la première moitié du XIXe siècle (6).
 

Foderà était bien intégré au monde scientifique parisien et participa activement 
aux événements scientifiques de son temps. Le médecin sicilien connaissait 
probablement les doctrines de Lamarck ; cependant, dans ses écrits, il ne 
discute jamais les thèses biologiques ou zoologiques du grand naturaliste 
français. En outre, les sympathies philosophiques et les convictions 
scientifiques de Foderà donnent à penser que ce dernier ne s'est pas découvert 
beaucoup de points communs avec Lamarck. Par exemple, le médecin sicilien 
n'admettait pas la distinction lamarckienne entre animaux et végétaux, qu'il 
considérait au contraire comme “ doués des mêmes propriétés ” :
 

“ Ils sont sensibles, ont des habitudes, des sympathies et offrent des 
phénomènes périodiques. Nous ignorons la véritable raison de tous ces phénomènes 
; mais comme leurs caractères sont semblables, on peut soupçonner qu'ils 
dépendent des mêmes causes, d'autant plus que les végétaux et les animaux ne 
forment qu'une série, qu'il y a une gradation progressive dans le 
perfectionnement de leur organisation et de leurs fonctions, et que le plus, ou 
le moins ne constitue point une différence absolue ” (7).
 

De surcroît, pour le médecin sicilien, “ l'intelligence dépend de l'âme ; il y a 
une certitude apodictique parmi les connaissances humaines : c'est celle de 
l'existence du moi ” (7). 

(6) M. Foderà, Recherches expérimentales sur l’absorption et l’exhalation, 
Paris, 1822 ; Id., Recherches expérimentales sur le système nerveux, Journal 
complémentaire du Dictionnaire des Sciences médicales, XVI, 1823, p. 289-303  ; 
XVII, 1823, p. 97-107 ; XX, 1824, p. 288-307 ; XXVI, 1826, p. 101-110 ; XXVII, 
1827, p 263-274 ; Id., Anatomie comparée du cerveau, Journal des Sciences 
médicales, XXXVII, 1824 ; Id. Discours sur la biologie ou science de la vie ; 
suivi d'un tableau des connaissances naturelles envisagées d'après leur nature 
et leur filiation, Paris, 1826.
 

(7) M. Foderà, Recherches sur les sympathies et sur d'autres phénomènes qui sont 
ordinairement attribués comme exclusifs au système nerveux, Paris, 1822, p. 
22-23. 

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