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Documents sur les auditeurs de LamarckP.Corsi, Lamarck in Italy (in french)
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En ce qui concerne Foderà, et d'après certaines observations portant sur son 
adhésion à l'école hégélienne, observations contenues dans la Filosofia 
universale de Simone Corleo, l'on peut supposer que le médecin sicilien avait 
lié l'idéalisme philosophique à la théorie de la chaîne des êtres, et qu'il 
avait élaboré un système d'évolution organique formé sur les catégories de la 
philosophie hégélienne. Dans les années 60 du XIXe siècle, Corleo lui-même 
penchait pour une interprétation analogue du darwinisme, ainsi que d'autres 
philosophes idéalistes méridionaux et naturalistes hégéliens, tel Angelo Camillo 
De Meis (1817-1891). Donc, même si Gautieri et Foderà doivent être rayés de la 
liste des “ lamarckiens italiens ”, ils peuvent être intégrés à celle - bien 
plus riche, nous le verrons - d'auteurs italiens qui, tout en appartenant à des 
courants culturels et scientifiques différents et souvent opposés, se posèrent 
le problème des espèces ou celui de l'interprétation “ philosophique ” de 
l'arbre taxinomique et de l'histoire de la vie sur la terre (9).
 

Contrairement à Gautieri et à Foderà, Francesco Costantino Marmocchi, géographe 
et homme politique libéral, fut certainement influencé par les doctrines de 
Lamarck, et particulièrement par la lecture de la Philosophie zoologique. Dans 
la troisième partie de son Prodromo della storia generale e comparata d'Italia, 
Marmocchi résumait en termes généraux le débat sur les espèces et ne faisait pas 
mystère de sa propre adhésion aux hypothèses transformistes. Dans plusieurs 
chapitres de son œuvre, l'auteur toscan reproduisait plusieurs fragments 
traduits et des passages entiers tirés de la Philosophie zoologique, comme s'il 
avait composé plusieurs chapitres en utilisant les notes de lecture du texte 
français. Ainsi, par exemple, parlant de la classification des animaux et de la 
série graduée qu'ils présentent, Lamarck avait observé :
 

“ Je ne veux pas dire pour cela que les animaux qui existent forment une série 
très simple, et partout également nuancée ; mais je dis qu'ils forment une série 
rameuse, irrégulièrement graduée, et qui n'a point de discontinuité dans ses 
parties ” (10). 

(9) S. Corleo, Filosofia universale, Palermo, 1860-1863, 2 vol., I, p. 514-516 ; 
Id., Il sistema della filosofia universale, ovvero la filosofia della identità, 
Roma, 1879, p. 134-147. A. C. De Meis, I Tipi animali, Bologna, 1872. G. 
Oldrini, La Cultura filosofica napoletana nell'ottocento, Bari, 1973. G. 
Pancaldi, Charles Darwin, “ storia ” ed “ economia ” della natura, Firenze, 
1977, Parte III.
 

(10) J. B. de Lamarck, Philosophie zoologique, Paris, 1809, 2 vol., I, p. 59.

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