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Documents sur les auditeurs de LamarckP.Corsi, "Lamarckians" and "Darwinians" in Turin, 1812-1894 (in french)
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Dans les années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale, plusieurs 
représentants de poids de l'histoire de la philosophie commencèrent à s'occuper 
avec plus d'attention et de sensibilité de l'étude du développement de la pensée 
scientifique, et des rapports entre les révolutions scientifiques de l'ère 
moderne et le développement historique des principaux systèmes philosophiques du 
monde occidental. Toutefois, exception faite des tentatives sporadiques d'examen 
systématique des moments et des problèmes de l'histoire des sciences naturelles, 
et d'une tradition vivante d'histoire de la médecine, les historiens de la 
pensée philosophique concentraient leurs recherches sur les révolutions 
conceptuelles qui avaient caractérisé le développement des disciplines 
mathématiques et physiques de l'ère moderne. Débats sur la « science nouvelle », 
« naissance » de la méthode expérimentale, galiléisme et newtonianisme : voilà 
les thèmes qui retenaient en premier lieu l'attention des historiens italiens de 
la philosophie et de la science, au cours des années 50 et 60. D'importantes 
études sur les œuvres de Galileo Galilei, Francis Bacon, ou les rapports entre 
culture scientifique et philosophique de la Renaissance italienne, attestaient 
de la vitalité de l'historiographie philosophique italienne, et de la 
sensibilité toujours plus grande vis-à-vis de l'histoire de la science (1).
 

Le développement des recherches sur la constitution des disciplines modernes 
physico-mathématiques n'a pas été accompagné d'un effort d'analyse identique 
envers les sciences biologiques. C'est seulement dans les vingt dernières années 
que l'histoire des sciences naturelles a commencé à se développer de façon 
autonome et originale ; et c'est seulement au cours de ces dernières années 
qu'une nouvelle génération d'historiens de la science, suivant les indications 
d'historiens de la pensée évolutionniste comme Giuseppe Montalenti et Pietro 
Omodeo, a entrepris des recherches d'un grand intérêt sur la diffusion du 
darwinisme en Italie, et sur les débats scientifiques, philosophiques et 
théologiques qui accompagnèrent la traduction en langue italienne des œuvres de 
Charles Darwin, Ernst Haeckel ou Herbert Spencer. Durant les six dernières 
années, l'approfondissement des lignes directrices de recherche, tracées par les 
études de Montalenti et Omodeo, études importantes et qui sont les premières à 
être effectuées en ce domaine, a produit des essais très importants pour 
l'histoire de l'évolutionnisme italien, et, sur ce sujet, de nouvelles œuvres 
sont en cours de publication (2).
 

Au début du XIXe siècle, et pour de nombreuses années encore, le Piémont était 
une région de langue et de culture essentiellement françaises ; la proximité 
géographique des deux pays - surtout en ce qui concerne la Savoie - favorisait 
des contacts permanents entre Paris et Turin. Nombre d'institutions 
scientifiques de la capitale du royaume de Sardaigne, à commencer par 
l'Accademia Reale delle Scienze elle-même, la Scuola di Veterinaria, ou le Museo 
Zoologico, étaient modelées sur l'exemple des institutions parisiennes analogues 
et prestigieuses. 

© 2000-2006, CNRS-Centre Alexandre Koyré, histoire des sciences et des techniques, UMR 8560. Directeur de publication : Pietro Corsi - version du site : 4.5.1
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