phénomènes sont trop différens ; aussi les sillonnemens et les éclairs
peuvent-ils s'opérer sans donner lieu au tonnerre.
Il semble que les coups de tonnerre par roulement ne soient qu'une décrépitation
ou détonnation successive d'une multitude de vésicules brumeuses du nuage, à
mesure qu'une quantité d'électricité nouvellement reçue dans ce nuage s'y
propage successivement, jusqu'à ce qu'elle s'y soit partagée et mise par-tout en
équilibre. Après un coup de tonnerre, il ne s'en opéreroit plus d'autre dans le
même nuage, si ce nuage ne se déformoit continuellement, ou s'il ne se fondoit
en pluie, ou enfin, s'il ne recevoit encore de nouvelle quantité d'électricité
des nuages qui l'avoisinent.
Mais pour que cette espèce de détonnation puisse avoir lieu, il faut apparemment
que les vésicules brumeuses du nuage soient dans un état particulier qui y
concourt, puisqu'elles n'ont pas constamment cette faculté, ce que j'ai fait
remarquer en traitant des sillonnemens lumineux.
Les coups de tonnerre par élancement sont bien différens de ceux dont il vient
d'être question ; aussi l'électricité qui les produit se trouve-t-elle alors
dans des circonstances très-différentes.
Chacun d'eux fait entendre un coup sec en quelque sorte, éclatant comme celui
d'une carabine, se terminant par une espèce de sifflement qui semble déchirant,
et le phéno- [phénomène]
|
|