Si l'état naturel de l’atmosphère conservoit toujours, on verroit constamment
l’état du baromètre en rapport avec l’état du ciel. Mais il n’en est pas ainsi :
l’état naturel de l’atmosphère est très-souvent dérangé ou détruit par des
courans d’air qui s’introduisent dans diverses parties de l’épaisseur de cette
partie, de l'atmosphère que je nomme la région des météores. Ils produisent des
inversions dans les densités des couches qui reçoivent ces courans ; en sorte
qu'alors la proportion des diminutions de densité de bas en haut n'est plus
conservée dans ces couches d'air.
Lorsque l'atmosphère n'est plus dans son état naturel, le baromètre qui
n'indique que la somme générale des pressions particulières de toutes les
couches atmosphériques, ne peut plus être en rapport avec l'état du ciel qui
alors nous montre seulement le produit de ce qui se passe dans certaines
couches, c'est-à-dire dans celles qui ont subi des changemens dans leur densité
et leur température, qui ne les mettent plus en proportion avec les autres
couches, et qui font varier leur point de saturation.
Il suit de là que dans tous les temps où l'atmosphère est agité, dans sa région
des météores, soit par différens courans d'air qui détruisent l'état naturel de
certaines de ses couches, soit par un seul courant, qui, à raison de sa nature
et de sa situation, produit quelque part le même effet, le baromètre nous fait
connoître, non la complication des dérangemens
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