en dessus peu à peu, et prendre insensiblement chacun la forme majestueuse d'une
belle montagne ; tandis que la base de ces nuages conservera son niveau, et un
applatissement en dessous qui le désigne.
Quant au second fait observé relativement à tout nuage groupé complètement, tel
que le mamelonnage singulier de la face du nuage qui regarde le soleil, j'en
vois la cause dans l’impulsion continuelle que les vésicules brumeuses de cette
face reçoivent de la lumière du soleil ; et je suis convaincu, par l'effet
constant qui en résulte, que les rayons directs, choquant sans cesse du même
côté les vésicules du nuage, les poussent assez fortement pour vaincre leur
foible inertie, pour les déplacer peu à peu et les acculer contre celles qui
sont derrière elles, jusqu'à ce qu'elles s'appuyent toutes les unes contre les
autres.
Qu'on ne nie pas cet effet, en attribuant faussement à la lumière une incapacité
de le produire, car sa puissance à cet égard n'est point équivoque ; elle est
démontrée par le fait même qu'il suffit d'observer pour s'en convaincre.
Ainsi, de l'impulsion continuelle de la lumière du soleil contre les vésicules
brumeuses qui s'y trouvent exposées, naît constamment le mamelonnage de la face
de tout nuage groupé ou en montagne qui regarde cet astre, si aucun courant
rapide n'en altère l'effet ; et de-là vient qu'on ne voit jamais sur cette face,
ni bavures, ni bords brumeux, tous les contours
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