Pendant l'existence de grands nuages bien groupés, on peut donc assurer qu'il y
a une différence assez considérable entre la température de l'air qui est
au-dessus de ces nuages et celle de l'air qui est au-dessous, au moins
relativement à ce que devroient être ces températures dans leurs proportions
naturelles, à raison de l'élévation des couches où ces grands nuages sont en
équilibre, et que les vésicules de la partie supérieure de ces nuages sont
beaucoup plus minces dans leurs parois que celles de leur partie inférieure.
En effet, si toutes les vésicules brumeuses des nuages étoient égales en
dimension et en pesanteur, elles se soutiendroient toutes au même niveau, et
jamais les nuages ne pourroient être groupés ou en montagne.
Voyons maintenant ce qui se passe dans le dégroupement des nuages, et ce qui
peut ar- [arriver]
séparés, le soleil, par l'influence de sa lumière grossit presqu'également
toutes leurs vésicules, et par-là il élève ces nuages en entier dans des couches
supérieures. Mais ces nuages ne se groupent que médiocrement ; parce que leurs
vésicules inférieures ne sont pas beaucoup moins grosses, ni beaucoup plus
épaisses en leurs parois que les supérieures.
II arrive même, lorsque ces nuages sont fort petits, qu'après les avoir élevés à
une grande hauteur, le soleil rend toutes leurs vésicules à-peu-près d'une égale
grosseur et à parois d'une égale ténuité, ce qui les met en équilibre dans le
même niveau. Il en forme alors de petites nappes demi-transparentes, gazées et
blanchâtres.
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