que sa faculté de dissoudre de l'eau augmente, et que cette faculté diminue à
mesure que l'air se refroidit, est formellement démentie par tous les faits que
présente l'état du ciel dans ses variations.
En effet, après avoir suivi depuis plus de trente ans les faits relatifs aux
variations du point de saturation de l'air, je puis assurer que c'est toujours
dans les circonstances où l'air s'élève en température et se raréfie, que son
point de saturation s'abaisse, et qu'alors la portion d'eau qu'il ne peut plus
tenir en dissolution, s'en sépare, se forme aussi-tôt en vésicules brumeuses ;
et se montre à nous dans l'état de nuages ; tandis que toutes les fois que l'air
se refroidit et se condense, celles de ses couches qui sont dans ce cas,
augmentent alors en faculté dissolvante à l'égard de l'eau, et dissolvent
effectivement les nuages qui flottent et sont en équilibre dans leur sein.
Ce qui a trompé dans le jugement qu'on a porté des expériences de M. Le Roi de
Montpellier et de quelques autres physiciens qui se sont occupés de ce sujet,
c'est que l'homme étant nécessairement plongé dans la couche humide de
l'atmosphère, qui est toujours la plus basse, on a pris les portions de
l'humidité atmosphérique qui se déposent en gouttelettes sur les corps froids et
refroidissans, pour un véritable précipité d'eau auparavant tenue en dissolution
dans l'air, tandis que ce n'étoit que de l'eau non dissoute disséminée dans
l'air, et qui, par la condensation des parties
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