de l'air qui touchoient ces corps refroissans, subissoit un rapprochement et une
réunion de ses molécules, qui les mettoit dans le cas de se déposer en
gouttelettes.
Dès qu'on eut, par erreur, pris pour un véritable précipité d'eau, auparavant
tenue en dissolution, celle déposée sur les corps froids, personne ne balança à
adopter l'opinion de M. Le Roi, qui assimile la dissolution de l'eau dans l'air,
à celle des sels dans l'eau. Elle fut consignée dans tous les ouvrages de
physique, et c'est encore celle qui domine actuellement.
Selon cette opinion, c'est dans les abaissemens de température de l'air, et
conséquemment dans ses condensations, que ce fluide atmosphérique abandonne des
portions d'eau qu'il tenoit en dissolution, et qui dès-lors deviennent visibles,
et se montrent sous la forme de nuages.
Cependant tous les phénomènes atmosphériques contredisent formellement ce faux
principe ; car rien de plus remarquable et de plus constant, que de voir
s'opérer graduellement la dissolution des nuages et le rétablissement de la
transparence de l'atmosphère, toutes les fois que les couches atmosphériques qui
en sont chargées viennent à se refroidir et à se condenser. Ce phénomène
s'observe tous les soirs après le coucher du soleil, lorsque le vent qui souffle
n'est point méridional, et même lorsqu'il est ouest simple. On l'observe aussi
dans le jour, lorsqu'il survient dans la couche
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