Comme une grande partie de l'Europe a considérablement souffert de ces états de
choses si différens, l'on se demande comment il se fait qu'aucun effort n'est
tenté nulle part pour découvrir des causes qui agissent avec tant d'énergie.
Si dans les principales parties de l'Europe, des établissemens avec des moyens
convenables, quoique peu dispendieux, se trouvoient chargés de recueillir les
faits météorologiques avec régularité et précision ; d'en former des tableaux
convenablement limités et distribués avec l'indication en regard de toutes les
circonstances présumées influentes ; et si ensuite, avec ces tableaux
communiqués ou publiés, les faits recueillis dans chaque pays étoient rassemblés
et mis en comparaison dans des tableaux généraux propres à montrer ce qui s'est
passé au même instant dans chaque point d'observation ; enfin si ces derniers
tableaux étoient régulièrement publiés et soumis à l'attention générale, quels
avantages ne seroit-on pas dans le cas d'obtenir un jour ! Car, sans doute dans
quelque pays, quelqu'homme de génie, patient et profond penseur, parviendroit à
découvrir, à l'aide de ce moyen, ce que l'on a tant d'intérêt de connoître.
Seroit-il vrai, comme je le soupçonne, que les dérangemens de l'été de l'an XII
aient été le résultat de cette réunion de circonstances, savoir :
Que dans les mois de messidor, de ther- [thermidor]
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