sa conjecture fut confirmée par la célèbre expérience faite sur le Puy-de-Dôme.
A cette belle époque où la philosophie, à l’aide de l'expérience, commença à
triompher du penchant qu'on avoit à se servir des causes occultes pour expliquer
les phénomènes de la nature, on ne s'en tint pas à la découverte de la pesanteur
de l'air ; on remarqua que la hauteur d'un baromètre fixé dans le même lieu,
n'étoit pas constamment la même. On ne douta point que ces variations n'eussent
des rapports avec des changemens qui s'opèrent dans l'état de l'air, ce qui est
très-vrai ; mais on crut que ces variations pouvoient annoncer constamment la
nature du temps qu'on alloit avoir, comme étant l'effet de ces changemens.
Dès ce moment, on se mit à chercher des rapports entre les variations du
baromètre et celles de l’état du ciel, et beaucoup de physiciens célèbres
s'occupèrent fortement de cet objet. On vit en effet paroître successivement des
hypothèses ingénieuses, qui nous apprirent beaucoup de vérités importantes dont
leurs auteurs firent la découverte, mais qui toutes manquèrent le but qu'elles
se proposoient d'atteindre : voici l’énoncé très-succinct des principales de ces
hypothèses.
Pascal, vers 1650, pensoit que plus il y a de vapeurs dans l'atmosphère, plus le
baromètre doit être haut ; et comme il voyoit pendant l'hiver beaucoup plus de
vapeurs que pendant l’été, il disoit que la saison où le mercure est le plus
haut pour l'ordinaire, est l’hiver ;
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