tures changeoient, et toujours cependant ils étoient découpée et entaillés d'une 
manière remarquable, représentant diverses figures bizarres. Il semblait qu'une 
force répulsive agissant de l'intérieur de ces nuages singuliers, empêchoit 
constamment que leurs lobes ou leurs déchiquetures ne pussent se réunir au 
nuage, et en former un nuage simple ou entier. De temps en temps, quelques-uns 
de ces lobes bizarres se détachaient et se séparaient du nuage. Alors le lobe 
détaché formoit un petit nuage isolé, qui bientôt se découpoit lui-même.
 

Outre ces nuages de tonnerre, qui étoient très-nombreux, il y avoit sur 
l'horizon de grands nuages groupés, dont la partie supérieure s'élevait en 
montagne, et dont la face qui regardait le soleil étoit bien arrondie et toute 
mamelonée La partie inférieure de ces grands nuages offrait une couleur 
gris-de-lin et perlée, qu'on ne leur voit jamais dans les temps qui ne sont pas 
orageux.
 

Ceux de ces grands nuages dans lesquels le tonnerre se faisoit entendre, étoient 
déjà en grande partie affaissés, et avoient une base très-ample qui embrassoit 
une grande portion de l'horizon. Ils se fondaient en pluie dans certaines 
places, tandis qua le reste de leur base aplatie ne donnait point d'eau.
 

Je ne pouvois me lasser d'admirer le beau spectacle que j'avois alors sous les 
yeux, tant la diversité des nuages, la forme, la disposition, la couleur 
particulière de plusieurs