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Documents sur les auditeurs de LamarckG. Laurent, Paleontology and Evolution : The Société géologique de France, a place for freedom (in french)
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pour cent de l’effectif  total ; enfin, en 1836, il s’élevait à 
quatre-vingt-dix-sept, soit trente-deux pour cent sur un chiffre de trois cent 
deux sociétaires. Il est d’ailleurs facile de s’assurer, par les listes de cette 
époque, que tout ce qu’il y avait alors en Europe de géologues notables tenait à 
honneur de faire partie de notre association” (ibid., p.8). Parmi eux, on peut 
citer Leopold von Buch (1774-1853), Roderick Murchison (1792-1871), Charles 
Lyell (1797-1875), et Charles Darwin (1809 -1882), entré en 1837, quelques mois 
après son retour du voyage sur le Beagle, parrainé par Murchison et Lyell.
 


La Société Géologique se pose ainsi, dès le début, par rapport à l’Académie des 
Sciences, comme une Institution en situation de concurrence et même de force 
dans les domaines de la Géologie et de la Paléontologie. Adolphe d’Archiac 
(1802-1868), membre de la Société Géologique (1857) et de l’Académie des 
Sciences, est bien conscient de la supériorité de  la Société sur l’Académie en 
ce qui concerne les travaux géologiques et paléontologiques. Dans son Rapport 
sur la Paléontologie de la France, de 1868, il signale en effet que parmi “les 
recueils des académies, des sociétés savantes, et d’autres publications 
périodiques .... les Mémoires et le Bulletin de la Société géologique de  
France, qui, dès sa fondation, en 1830, avait bien compris sa double mission” 
(de développement et de propagation des recherches paléontologiques) “sont ceux 
qui ont  le plus contribué 	à l’avancement de ces recherches”, et il les fait 
passer avant toutes les autres revues, en particulier avant les Comptes rendus 
de l’Académie des sciences (p.651).
 

Il est à remarquer que les historiens des sciences n’ont pas prêté assez 
d’attention à ces articles de la Société Géologique, et ont préféré en général 
se documenter auprès des Comptes rendus de l’Académie des Sciences - peut-être 
par   un effet d’hérédité de caractères acquis ancestraux de révérence envers 
les tenants de l’autorité?...
 

Albert de Lapparent souligne la liberté des échanges, l’animation  des 
discussions, mais aussi la courtoisie des propos assez souvent opposés. Il 
rappelle un certain nombre des débats célèbres, surtout à caractère 
techniquement géologique, et nous n’y reviendrons pas, car ce n’est pas notre 
propos aujourd’hui.
 

L’environnement intellectuel des années 1830 était en effet porteur d’autres 
préoccupations scientifiques, et ce sont elles dont nous allons maintenant 
étudier les répercussions dans les réunions et les publications de la Société 
Géologique de France, dans le cadre historique de 1830 à 1860. Comme l’on sait, 
cette époque a connu de grands débats sur l’interprétation du passé de 
l’histoire de la terre et de l’histoire de la vie. Une étude d’une trentaine 
d’années nous suffira largement, d’autant plus que les interventions sont 
nombreuses sur ces sujets, et il n’est pas besoin de préciser pourquoi un 
historien peut s’arrêter - provisoirement ! - à l’année 1860. 

© 2000-2006, CNRS-Centre Alexandre Koyré, histoire des sciences et des techniques, UMR 8560. Directeur de publication : Pietro Corsi - version du site : 4.5.1
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