qui est, l’est donc directement de la matière, ainsi que de la nature, et il ne
l’est qu’indirectement de tout ce que celle-ci a le pouvoir de produire.
Le but que DIEU s’est proposé en créant la matière, qui fait la base de tous les
corps, et la nature qui divise cette matière, forme les corps, les varie, les
modifie, les change et les renouvelle diversement, peut facilement nous être
connu ; car l’Être suprême ne pouvant rencontrer aucun obstacle à sa volonté
dans l’exécution de ses œuvres, le résultat général de ces mêmes œuvres est
nécessairement l’objet qu’il avait en vue. Ainsi ce but ne peut être autre que
l’existence de la nature, dont la matière seule fait le domaine, et ne saurait
être celui d’amener la formation de tel corps particulier, quel qu’il soit.
Trouve-t-on dans les deux objets créés, savoir la matière et la nature, la
source du bien et celle du mal que presque de tout temps on a cru remarquer dans
les événemens de ce monde ? A cette question, je répondrai que le bien et le mal
ne sont relatifs qu’à des objets particuliers, qu’ils n’intéressent jamais, par
leur existence temporaire, le résultat général prévu, et que, dans la fin que
s’est proposée le Créa- [Créateur]
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