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LivresSystème analytique des connaissances positives de l’homme
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puissance, de même aussi ses œuvres directes sont au-dessus de toutes nos 
conceptions.
 

On sait qu’il est trop ordinaire à l’homme d’employer des expressions auxquelles 
il néglige souvent d’attacher des idées précises. Il lui arrive en effet de se 
servir du mot créé dans quantité de cas où l’application de cette expression ne 
saurait être convenable. La nature, qui a tant de pouvoir, ne crée réellement 
rien ; à plus forte raison, l’homme dans tout ce qu’il exécute, ne saurait rien 
créer. Il n’a pas même le pouvoir, ainsi que nous l’avons montré, de créer une 
seule idée par la voie de son imagination, puisque c’est toujours par l’emploi 
d’idées acquises à l’aide de ses sens qu’il s’en forme d’autres, au moyen des 
transformations ou des oppositions qu’il lui plaît d’imaginer.
 

En examinant bien, parmi les objets soumis à nos observations, ceux qui n’ont pu 
exister que par la création, il nous a paru que ces derniers se réduisaient à la 
matière et à la nature. L’Être suprême, n’ayant point de bornes à sa  puissance, 
a pu sans doute en créer bien d’autres ; mais il nous est absolument interdit 
d’en avoir aucune notion réelle, et nous sommes réduits à ne pouvoir connaître 
que les deux objets ci-dessus mentionnés. Nous allons en traiter  sommairement. 

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