Quoique cette sorte de sensation soit à peu près générale, sa continuité d’une
part, et son faible degré de l’autre, font que nous ne sau-rions la remarquer.
Nous la ressentons néanmoins, quoique nous ne la distinguions point ; et son
résultat pour nous est de nous donner le sentiment ou autrement la conscience de
notre existence. C’est donc un fait positif que le sentiment d’existence de tout
être qui en est doué prend sa source dans la sensation modifiée par sa
permanence.
Dans les léthargies, et dans les engourdissemens que certains animaux subissent,
la sensation vitale doit être en grande partie interrompue, et alors,
probablement, le sentiment dont il est question se trouve suspendu.
Sensation circonstancielle: c’est celle qui n’a point de continuité qui soit
constamment conforme à la durée et à l’intensité des mouvemens de la vie, qui ne
s’exécute qu’accidentellement, et conséquemment qu’à raison des circonstances
qui donnent lieu à l’action d’une cause affectante quelconque.
Les sensations de cette sorte sont assez connues, chacun, dans le cours de la
vie, se trouvant dans le cas d’en éprouver diversement. On
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