lorsqu’il est excessif, les transforme en passions ; celles-ci, par conséquent,
étant du même ordre, appartiennent donc encore au sentiment intérieur.
Enfin, la troisième sorte de produits du sentiment intérieur consiste dans les
sentimens particuliers que chaque individu a pu se former dans le cours de sa
vie ; sentimens qui peuvent être régis ou dirigés par le degré de raison de
l’individu, mais qui, trop souvent, ne le sont que par ceux de ses penchans qui
se sont développés. Ayant cité les sentimens dont il s’agit à l’article homme,
nous nous bornerons ici à indiquer leur source ; et nous dirons qu’ils sont
tous, en quelque sorte, accidentels, ne sont point donnés par la nature, et
sont, en cela, très-distincts des penchans. Ils tiennent à la manière dont
l’être qui les éprouve voit ou juge les choses, selon son âge, situation, les
préventions qu’il a reçues, les prestiges qui lui imposent, les opinions qu’il
trouve admises, etc. ; et nous pensons que leur formation est due aux causes
suivantes.
Il nous semble, effectivement, que certaines impressions fréquentes et répétées
de la part de la pensée, opérées sur le sentiment intérieur, y doivent donner
lieu à une espèce de besoin per-manent, besoin qui constitue tel des sentimens
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