et surtout très-importante à prendre en considération ; car, sans cette
considération, presque tous les phénomènes de l’organisation resteront à jamais
inintelligibles pour nous.
Je crois avoir montré, effectivement : 1°. que le sentiment intérieur est la
seule cause qui exécute toute action des parties du corps qui se trouvent dans
notre dépendance ; soit les mouvemens de tous genres que nous pouvons imprimer à
ces mêmes parties, soit la formation de nos idées, de nos pensées, de nos actes
de mémoire, en un mot, de tous les phénomènes de notre intelligence ; 2°. que
lui seul est la cause productrice de l’instinct, de tout ce qu’il fait exécuter
aux êtres qui en sont doués ; 3°. que c’est encore à lui qu’est dû le
développement de nos penchans ; 4°. enfin, que c’est toujours lui qui donne lieu
aux sentimens particuliers si variés, quelquefois si étranges et si singuliers,
qui s’observent parmi les individus de notre espèce.
Il est maintenant facile de concevoir l’impossibilité où l’on fut de déterminer
positivement la nature de l’instinct, et, par conséquent, son pouvoir et ses
limites, tant que celle du sentiment intérieur ne fut pas connue.
Cabanis fut sur le point de faire la décou- [découverte]
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