et l'induction ont pu nous apprendre à l'égard de l'idée, on sentira que la
définition que je viens d'en donner, est la seule qui soit propre à faire
concevoir la nature de ce phénomène organique ; car elle s'accorde partout avec
les faits observés. Si l'impression des objets qui ont fixé notre attention,
n'était pas conservée dans l'organe, la mémoire n'aurait point lieu, les songes
ne retraceraient pas à l'esprit différentes idées acquises, nous ne
retrouverions pas ces mêmes idées en désordre, dans les délires que certaines
maladies nous causent.
L'idée n'est assurément point un objet métaphysique, comme beaucoup de personnes
se plaisent à le croire ; c'est, au contraire, un phénomène organique et
conséquemment tout-à-fait physique, résultant de relations entre diverses
matières, et de mouvemens qui s'exécutent dans ces relations. S'il en était
autrement, si l'idée était un objet métaphysique, aucun animal n'en posséderait
une seule, nous-mêmes n'en aurions aucune connaissance, et nous ne
l'observerions ni en nous, ni dans d'autres ; car c'est une vérité
incontestable, que nous ne pouvons observer que des corps, que les propriétés
des corps, que les phénomènes de mouvement, de
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