Home Quick search by word (titles and texts)
LivresSystème analytique des connaissances positives de l’homme
Page browser
|<  << Page : 92 >> >|
Maintenant, nous allons faire remarquer que le nombre des vérités, dont la 
connaissance nous est indispensable, s’accroît considérablement, à mesure que la 
civilisation devient plus ancienne et fait plus de progrès.
 

En considérant chaque société humaine dans son degré de civilisation, on peut 
dire que la somme des vérités dont la connaissance est nécessaire au bonheur des 
individus, doit être proportionnelle au nombre des besoins que l’on s’y est 
formés. Dans les temps et les lieux où régnait une grande simplicité dans les 
besoins, ainsi que dans les jouissances, un petit nombre de vérités bien connues 
pouvait suffire au bonheur ; mais dans ceux où l’avancement de la civilisation a 
multiplié considérablement ces besoins et ces jouissances, la connaissance d’un 
plus grand nombre de vérités devient nécessaire pour prevenir des abus et des 
supercheries de tout genre, dans l’état social. Or, dans l’état de civilisation 
dont il s’agit, si le nombre des vérités dont la connaissance est nécessaire, 
est resté inférieur aux besoins ou n’a pu se répandre ; si ce qui passe pour 
connaissance solide dans l’opinion n’est qu’erreur ou n’est qu’un faux-savoir, 
le bonheur individuel y deviendra proportionnellement plus difficile et plus 
rare. Alors on dira 

© 2000-2006, CNRS-Centre Alexandre Koyré, histoire des sciences et des techniques, UMR 8560. Directeur de publication : Pietro Corsi - version du site : 4.5.1
CMS : ICEberg-DB v3.0, © 1999-2006, CNRS/CRHST-Stéphane Pouyllau.