Home Quick search by word (titles and texts)
Articles de dictionnaireBotanique (botanica)
Page browser
|<  << Page : 447 a >> >|
des espèces auxquelles ils appartiennent, n'est point indifférent ; il exige de 
la part du Botaniste qui les amasse, assez de connoissance & d'attention pour 
lui faire éviter de s'arrêter à des individus monstrueux ou altérés par un local 
qui ne leur est pas le plus naturel, comme cela arrive souvent, ou pour 
l'empêcher de cueillir sur les arbres & les arbrisseaux des morceaux 
disproportionnés aux autres dans la forme & la grandeur de leurs parties. Voyez 
au mot Herborisation, les détails dans lesquels nous entrons sur ce sujet, & qui 
prouvent l'inconvénient qui résulte pour la détermination des espèces, du défaut 
d'expérience, & des négligences à cet égard.
 

Enfin, un Herbier en bon état, & nombreux en espèces, dont les échantillons ou 
morceaux (specimina) sont bien choisis, bien desséchés, étendus convenablement, 
& étiquetés sans erreur avec la citation exacte du lieu d'où ils proviennent, 
est un objet indispensable lorsqu'on le livre à l'étude de la Botanique, & 
sur-tout lorsqu'on se propose de travailler à perfectionner la connoissance des 
Plantes. C'est pourquoi, au mot Herbier, on trouvera l'exposition des différens 
moyens que les Botanistes emploient pour conserver des Plantes sèches, & notre 
sentiment sur ceux de ces moyens qui nous paroissent mériter d'être préférés, 
afin de rendre les Herbiers aussi utiles qu'ils peuvent l'être.
 

Du plan que l'on doit se tracer dans l'étude de la Botanique.

Nous avons eu plusieurs fois occasion de remarquer que des personnes qui 
desiroient acquérir quelques connoissances de Botanique, se sont rebutées dès le 
commencement, parce qu'elles ont été mal dirigées, & qu'elles ont cherché 
d'abord à apprendre les choses dont on ne doit s'occuper réellement que 
lorsqu'on est très-avancé dans l'étude de cette science.
 

En effet, comme dans l'opinion vulgaire il est en quelque sorte reçu que, pour 
être Botaniste, il suffit de savoir beaucoup de noms de Plantes, & de pouvoir 
appliquer ces noms aux Plantes mêmes qui les portent, l'on s'efforce 
mal-à-propos de commencer  par apprendre à nommer des Plantes. Aussi bientôt les 
difficultés qu'on rencontre de toutes parts, les méprises inévitables dans 
lesquelles on tombe continuellement, & enfin le peu d'intérêt qu'on trouve sous 
ce mauvais point de vue, à surmonter tant d'obstacles, produisent nécessairement 
un degoût qu'on ne peur vaincre ; & l'on finit communément par se prévenir sans 
retour contre une Science dont l'étude est néanmoins pleine d'intérêt & 
d'agrément.
 

La grande erreur où l'on tombe dans ce cas, provient évidemment de ce qu'on s'y 
est mal pris ; en un mot, résulte de la fausse route que l'on a suivie, & du 
préjugé dont on n'a pas su s'affranchir, lorsqu'on a entrepris d'étudier la 
Botanique. 

© 2000-2006, CNRS-Centre Alexandre Koyré, histoire des sciences et des techniques, UMR 8560. Directeur de publication : Pietro Corsi - version du site : 4.5.1
CMS : ICEberg-DB v3.0, © 1999-2006, CNRS/CRHST-Stéphane Pouyllau.