Cette considération nous porte à tracer ici une espèce de plan, pour diriger
dans l'étude d'une science que nous aimons infiniment, ceux que le goût & les
circonstances mettent dans le cas de se livrer plus ou moins fortement à cette
étude intéressante.
Ce que nous allons dire à cet égard, ne peut convenir qu'aux personnes déjà dans
l'âge de pouvoir réfléchir sur un sujet capable de les intéresser ; la même
méthode devant être beaucoup modifiée, pour servir à guider des jeunes gens dans
la même étude.
1°. Nous pensons qu'il importe, avant tout, d'examiner la nature des végétaux en
général, leurs développemens, la structure &, autant qu'il est possible, l'usage
de leurs divers organes, en un mot, les principaux faits de l'économie végétale
; afin d'acquérir une idée convenable de ces êtres intéressans, qui, par
l'espece d'analogie qu'on remarque entre leurs organes & ceux des autres
animaux, semblent offrir une légère ébauche de la nature animale, quoiqu'ils en
soient vraiment distingués par la privation, non de l'irritabilité, mais du
sentiment.
2°. A ce premier genre de recherches porté jusqu'à un certain point, ils
convient de faire succéder l'étude des différentes parties des Plantes ;
d'apprendre à connoître la forme & la situation les plus générales de ces
parties, de distinguer celles qui servent au développement des Plantes & à
l'entretien de leur principe vital, comme les racines, les tiges, les feuilles,
& les autres parties comprises sous la dénomination de supports, d'avec celles
qui concourent à la reproduction de ces êtres, telles que la fleur & le fruit,
qu'on nomme parties de la fructification ; enfin de le familiariser
particuliérement à observer dans le plus grand détail, & à bien reconnoître dans
tous les cas, les différentes parties qui appartiennent à la fructification,
telles que le pistil & les étamines, qui sont les organes essentiels des fleurs,
la corolle & le calice qui en sont les enveloppes les plus ordinaires ; en un
mot, la semence qui, avec les diverses sortes de péricarpe dont elle est munie
communément, constitue ce que les Botanistes appellent le fruit.
L'étude de ces différens objets essentiels à connoître, loin d'offrir le moindre
dégoût, comme on en éprouve lorsqu'on s'occupe des noms avant toute autre
connoissance, présente au contraire par-tout les points de vue les plus curieux
& les plus intéressans. Ici, c'est la considération des sexes & de tout ce qui
concourt à la fécondation des fleurs, qui nous transporte d'admiration : là,
c'est l'intérêt toujours nouveau que trouvons à observer, les soins & les
précautions sans nombre qu'a pris la Nature pour parvenir au but qui l'intéresse
directement, c'est-à-dire pour assurer la reproduction constante des êtres doués
de la vie, en munissant les organes précieux qui
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