observer & à les saisir, & bientôt il parvient à remarquer dans la série des
végétaux qu'il se plaît à considérer dans son ensemble, plusieurs coupes
principales qui, quoique détachées plus ou moins nettement, présentent des
points de repos à son imagination. Voy. Ordre naturel & Rapports.
4°. Parvenu à ce terme de connoissance, l’Amateur, selon le plan que nous
proposons, doit en quelque sorte changer d'objet dans ses recherches, & cesser
pour quelque tems d'examiner la Nature. Il lui importe maintenant, s'il veut
approfondir toutes les parties de la Botanique, & pénétrer dans les détails de
la chose même qui l’intéresse, de s'aider lui-même des moyens que les hommes ont
imaginés pour faciliter l’étude d'une Science aussi étendue que celle dont il
est ici question. Il convient qu'il se mette bien au fait de ces moyens ; qu'il
apprenne ensuite à les apprécier avec justesse ; qu'il les prenne pour ce
qu'ils sont véritablement, & qu'il sache les appliquer à son propre usage, sans
jamais en abuser pour leur donner un autre fondement que celui qui naît de la
nécessité où nous sommes de nous en servir.
Or, pour voir les choses comme elles sont réellement, & pour bien juger des
objets qu’il veut connoître, il lui importe à présent de fixer son attention
sur l'Histoire même de la Science qu’il cultive, sur les causes qui ont retardé
ses progrès ou qui les ont avancés, & sur les opinions des Botanistes les plus
célèbres, relativement aux principaux points de vue de cette Science, & à la
nature de ses principes les plus stables.
Ce genre de recherches le conduit naturellement à étudier les méthodes & les
systêmes de Botanique les plus intéressans qu'on a imaginés ; à examiner &
comparer les fondemens de leurs principes, & l'étendue des moyens qu'offrent les
considérations dont on a fait usage en les composant ; enfin, à distinguer parmi
des diverses divisions qu'on a établies, comme les Classes, les Sections & les
Genres, celles qui sont formées d'une manière convenable à l’objet de leur
établissement. Cette étude, véritablement instructive à plusieurs égards, ne
peut être dépourvue d'intérêt ; car elle procure la connoissance d'une infinité
de rapports particuliers qu'on n'auroit pas saisis sans elle.
5°. Jusqu'à-présent l'Amateur, que nous supposons guidé par notre plan d'étude,
ne sait point encore nommer des Plantes ; & néanmoins s'il s'est instruit à
fond de tous les objets dont nous lui avons parlé, nous le regardons déjà comme
un savant Botaniste ; tandis que nous nous croyons très-fondés à réfuter un
pareil titre à un routinier ou à l'Herboriste, qui, par l'habitude de fréquenter
les jardins & d'entendre nommer des Plantes, seroit parvenu à en pouvoir nommer
une quantité très-considérable. C'est pourquoi nous allons passer rapidement sur
les derniers traits de [notre]
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