qui, sous la considération des rapports, mettent entre d'autres végétaux une
distance extrêmement grande.
Troisiémement, la connoissance des moyens les plus propres à faire connoître
facilement les Plantes, & à les bien distinguer les unes des autres ; tels que
les classifications méthodiques ou systématiques ; les divisions analytiques ;
l'établissement des genres & autres sortes de divisions artificielles ; enfin la
détermination des espèces, & leur description complète.
Quatriémement, la connoissance de la nomenclature ancienne & moderne des
végétaux connus ; celle de leur nomenclature vulgaire & systématique, & celle de
la synonymie qui se rapporte à chacun d'eux ; c'est-à-dire de la concordance des
noms qu'ils ont reçus en différens tems & dans les Ouvrages des divers Auteurs ;
objet d'un détail immense, mais très-important si l'on veut entendre les
Ouvrages des Botanistes, & profiter de leurs observations & leurs découvertes.
Cinquiémement, la connoissance de l'histoire même de la Botanique ; des tems où
l'on a commencé réellement à cultiver cette belle Science & à entrevoir ses
véritables principes ; des causes qui ont le plus contribué à retarder ses
progrès, ainsi que de celles qui ont au contraire concouru à les avancer ; des
Ouvrages des Savans qui, dans les différens siècles, l'ont cultivée avec succès
; en un mot, des difficultés qui restent encore à vaincre pour perfectionner ses
différentes parties, & pour en rendre l'étude aussi facile qu'il est possible.
Sixiémement enfin, la connoissance de la culture des Plantes, & des moyens de
les multiplier & les conserver ; celle du sol, de la température, & de
l'exposition qui convient à chacune d'elles sous ce point de vue ; celle des
diverses expériences à tenter pour confirmer, parmi certaines d'entr'elles, le
degré de rapport naturel que les caractères de leur fructification semblent
indiquer ; celle des maladies auxquelles elles peuvent être exposées, & des
sortes d'intempéries qu'elles ont à redouter selon leur nature ; & celle, en un
mot, qui concerne leur collection, c'est-à-dire la connoissance des moyens
propres à en faire d'utiles récoltes dans les herborisations & dans les voyages
; des attentions qu'il faut avoir dans les envois des individus vivans & des
graines pour les jardins de Botanique, & de la manière convenable de les
préparer pour les conserver sèches, & en former des Herbiers.
La réunion de ces six parties de nos connoissances constitue une science
intéressante & immense dans son objet, très-digne de captiver l'attention de
l'homme philosophe & naturaliste, et d'exercer son génie dans le développement
des grands points de vue qui sont la base de ses principes. Ce n'est point une
science de noms, de mots & de
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