petits détails, comme ont osé le prétendre des personnes qui ne la connoissent
nullement.
Enfin la Botanique n'a de commun avec certains genres de Sciences & Arts qui
semblent y tenir par quelques rapports, que parce que les Plantes qui sont son
objet comme êtres naturels, fournissent, par l'emploi qu'on peut faire de leur
substance, la matière propre qu'ils ont en vue de faire servir à notre utilité.
Ainsi la Médecine, qui cherche dans la substance des végétaux, comme dans celle
des autres productions de la nature, des remèdes pour le traitement des
maladies, & qui, pour obtenir la matière qu'elle veut employer, détruit
l'organisation de l’individu qui ne l'intéresse point, ne songe qu'à piler ses
parties dans un mortier, ou qu'à les faire infuser ou bouillir dans diverses
sortes de menstrues, pour en former différens genres de préparations dont elle
juge à propos de se servir, n'est pas plus une partie de la Botanique, que ne le
sont la Chymie & l’Art de la teinture, qui emploient aussi très-souvent des
substances végétales dans leurs procédés ; que ne le sont, en un mot, les Arts
de la construction, du charronnage, du tour, de la marqueterie, &c. qui trouvent
dans les végétaux ligneux la matière dont ils se servent.
Nous allons maintenant jeter un coup-d'œil rapide sur chaque partie de la
Botanique, & sur leur importance, leur étendue & leur état actuel, afin
d'embrasser, s'il est possible, l'ensemble des vues générales de cette belle
Science ; & nous réserverons les détails dans lesquels nous nous proposons
d'entrer à leur sujet, pour les articles particuliers que nous indiquerons plus
bas.
De la Physique des Végétaux.
L'étude de la végétation doit être nécessairement regardée comme la première
partie de la Botanique. C'est en quelque sorte la base de toutes les autres ;
car on doit commencer par examiner la nature des végétaux en général, avant que
de s'occuper de chaque Plante en particulier ; & on ne peut parvenir à connoître
l’économie végétale, si on ne sait comment les Plantes se développent ; quel est
le mécanisme de leur germination & de leur accroissement ; quelle est leur
organisation en général & la structure de chaque partie ; quelle est leur
manière de se reproduire & de se multiplier ; enfin, quel est le mouvement & la
qualité de leur séve.
Les végétaux sont des êtres organisés & vivans, qui, par les suites du principe
même qui les anime ou les soutient, sont sujets à des déperditions continuelles,
& conséquemment à des réparations que la nutrition opère en eux plus ou moins
complètement ; des êtres qui se reproduisent eux-mêmes, au moyen d'organes
propres à cette fonction, quoiqu'on puisse souvent les multiplier par des voies
différentes ; des êtres qui ont la faculté de s'accroître par la voie de
véritables dévelop- [développemens]
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