les animaux testacés, à favoriser la connoissance de ces animaux, en lui
montrant les rapports intimes qui existent entre l'animal et la coquille qu'il a
produite ; parce que les coquilles peuvent, elles seules, lui faire connoître
l'état principal de l'organisation des animaux qui en sont munis ; enfin parce
que, par l'observation de ces enveloppes pierreuses enfouies et long-temps
conservées dans le sol sur lequel nous vivons, le géologiste trouve des monumens
qui l'éclairent d'autant plus sur les changemens singuliers qui se sont opérés à
la surface de notre globe, que le zoologiste a déterminé avec plus de précision,
le genre et l'espèce de coquille fossile observée, et surtout les lieux propres
à l'habitation de l'animal qui y a donné lieu.
Bruguière remarque judicieusement, dans son Dictionnaire des vers, que la
conchyliologie n'est pas, comme quelques naturalistes ont voulu le faire croire,
une science stérile, dépourvue de véritable intérêt, et uniquement propre à
l'amusement des personnes oisives.
Ceux qui l'ont envisagée de cette manière ne l'ont pas vue en naturalistes, et
surtout n'ont pas aperçu les rapports qui lient la connoissance des coquilles
avec celle des animaux qui les forment, ni les applications utiles qui peuvent
résulter de cette connoissance.
L'intérêt qu'inspirent l'étude et la connoissance des coquillages, ne réside pas
dans cette curiosité futile qui jouit des formes singulières, ainsi que de
l'éclat et des variétés de couleurs de ces enveloppes solides ; qui jouit même
de l'abus par lequel on se procure en elles des couleurs que la nature n'y a pas
mises à découvert ; mais il se trouve dans cette curiosité philosophique qui
cherche à connoître partout les opérations de la nature, à pénétrer l'origine de
tous les objets observables, la cause de leur état, des changemens qu'ils
éprouvent, et souvent des phénomènes qu'ils produisent ; en un mot, qui soutient
le physicien dans ses recherches, et le naturaliste dans ses travaux.
A la vérité, pendant long-temps, la conchyliologie n'a été qu'un vain objet
d'amusement, qu'un sujet d'ostentation et même de luxe ; en sorte que les
collections dont elle étoit le but, ne produisoient guère dans l'esprit des
propriétaires ou de ceux qui les considéroient, qu'une stérile admiration, soit
de la multiplicité et de la singularité des formes des coquilles, soit de la
variété presque infinie, et de la vivacité de leurs couleurs.
Du temps même des Romains, il existoit des amateurs distingués, qui se formoient
de riches collections de coquillages, pour en jouir, comme objet de délassement,
sous les
|