de la période étudiée, et décédé en 1806 (14). Il est suivi de Manuel Cástor
González, responsable du Muséum pendant une des étapes les plus difficiles de
son histoire : la Guerre de l’Indépendance espagnole face à l’armée française. A
cause de l’affrontement, la vie cesse au Muséum sept ans durant (15). En 1814
l’activité reprend et l’arrivée de collections nouvelles est consignée ainsi que
la publication de travaux scientifiques (ex.- un traité d’ornithologie du à
Tomás Villanova) et la reprise des cours (ex.- les leçons de géologie assurées
d’abord par l’Allemand Gristiano Herrgen puis par son suppléant espagnol Donato
García) (16).
Trois évènements majeurs dans la vie du Muséum à cette période sont dignes
d’attention. D’abord une entreprise éditoriale : la parution en 1799 des Anales
de Historia Natural (17), une publication conçue pour permettre la vulgarisation
des avancements scientifiques dus aux savants espagnols et étrangers. Le premier
fascicule incluait deux collaborations en géographie signées par Herrgen et
Talaker, un récit botanique du à Cavanilles, et deux articles consacrés à la
minéralogie écrits par García Fernández et Proust. Malheureusement, le projet
éditorial fut de courte durée car, en 1804, après sortie du XXIème fascicule et
faute de moyens économiques, la publication des Anales était définitivement
suspendue, décision qui privait la science espagnole de son seul moyen de
diffusion et qui a été largement regrettée par les naturalistes de toutes les
époques (18).
Le second point remarquable est la renommée internationale obtenue par
l’institution après l’entrée dans ses collections du squelette fossile d’un
quadrupède inconnu en provenance d’Amérique du Sud (19). Les ossements,
découverts en 1788 par le Dominicain Manuel Torres, sont rapidement envoyés à
Madrid, où Juan Bautista Bru, taxidermiste du Muséum, monte le gigantesque
squelette reconstituant ainsi pour la première fois un vertébré fossile. Des
planches des différents os sont dessinées par lui-même, mais aucune description
du matériel n’est publiée. Dès 1796 Cuvier s’intéresse à l’animal. Il publie une
Notice sur le squelette d’une très-grande espèce de quadrupède inconnue jusqu’à
présent, trouvé au Paraguay, et déposé au Cabinet d’histoire naturelle de Madrid
(20) à partir d’une description succincte faite par Roume, citoyen français de
passage à Madrid qui eut l’occasion de voir
(14) Agustin J. Barreiro, op. cit. supra n. 10. p. 71-127.
(15) Ibid. p. 128.
(16) Ibid.
(17) Ibid. p. 112-113.
(18) Ibid. p. 122-123.
(19) Ibid. p. 123
(20) Georges Cuvier. 1796. Notice sur le squelette d’une très-grande espèce de
quadrupède inconnue jusqu’à présent, trouvé au Paraguay, et déposé au Cabinet
d’histoire naturelle de Madrid. Magasin encyclopédique, 2è année, p. 303-310.
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