Le Museo de Ciencias Naturales entre 1795 et 1823
Tous les documents référés dans ce travail sont conservés dans les Archives du
Muséum National d’Histoire Naturelle à Madrid et, en conséquence, les
personnages évoqués sont plus au moins rattachés à cette institution. Le Muséum
est décidément la référence en Espagne pour cet ensemble d’auditeurs. Un bref
aperçu du centre s’avère donc indispensable pour restituer le contexte dans
lequel les documents répertoriés ont été produits.
Le Museo Nacional de Ciencias Naturales est fondé en 1772 par Charles III à
partir de la collection d’exemplaires d’histoire naturelle et la bibliothèque de
Pedro Franco Dávila, commerçant espagnol né à Guayaquil et résidant à Paris, qui
vend son précieux cabinet de curiosités au roi d’Espagne (10). Jusqu’à sa mort
en 1785, Dávila occupe le poste de directeur du cabinet royal et sa gestion
permet l’enrichissement des collections, grâce à la collecte systématique de
productions de la nature dans les différentes régions de l’Espagne et aux envois
faits par les représentants de la Casa Real dans les possessions américaines.
Un an après le décès de Dávila, la direction du Muséum est accordée à Eugenio
Izquierdo, personnage très controversé de par sa vie (11). Malgré son
affectation à Madrid, c’est à Paris qu’il exerce sa vocation d’homme politique
comme intermédiaire vis-à-vis du gouvernement de Napoléon. Eugenio est l’homme
de confiance du Premier Ministre du roi Charles IV : Manuel Godoy , le Príncipe
de la Paz, qui décide son départ pour la France (12). A Paris, il devient le
tuteur de son neveu, Pedro Torres Izquierdo, envoyé en France par le roi afin de
suivre une formation en histoire naturelle (13). Effectivement, Pedro figure
inscrit aux cours de Lamarck en 1807 à la position 16 du registre. Le tournant
des relations entre la France et l’Espagne au début de XIXè siècle a largement
affecté la carrière d’Eugenio Izquierdo et peut-être aussi celle de son neveu,
dont aucun document n’est conservé à Madrid. Par conséquent, malgré son
identification bibliographique, Pedro Torres Izquierdo n’a fait pas l’objet
d’une recherche pour ce travail.
Dû aux absences prolongées du directeur, la gestion du Muséum à Madrid était
assurée par le vice-directeur, José Clavijo y Fajardo, personnage omniprésent
dans la documentation
(10) Agustin J. Barreiro. 1992. El Museo Nacional de ciencias Naturales
(1771-1935). Ediciones Doce Calles. Aranjuez, p. 55-61.
(11) Ibid. p. 71.
(12) Joaquin F. Quintanilla. 1999. Naturalistas para una corte ilustrada.
Ediciones Doce Calles. Aranjuez, p. 404-414
(13) Ibid.
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