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rent point produits par d'autres individus pareils à eux, et qui, par suite, ne 
forment point race. Or, comme, dans les corps non vivans, l'individualité de 
l'espèce existe uniquement dans la molécule intégrante qui appartient à cette 
espèce, et non dans les masses qu'une aggrégation de ces molécules peut former, 
les individus de toute espèce quelconque, parmi les corps qui ne sauroient 
vivre, sont fort différens, par leur nature et leur origine, de ceux qui 
jouissent de la vie, et qui font partie d'une espèce quelconque parmi les corps 
organisés.
 

En effet, parmi les corps vivans, l'espèce réside dans la collection entière 
d'individus en tout semblables, qui furent produits, sauf les générations 
spontanées, par d'autres individus pareils à eux, et par conséquent qui forment 
race. Or, comme, dans les corps vivans, l'individualité de l'espèce ne sauroit 
exister dans une molécule intégrante seule, mais se trouve nécessairement dans 
une réunion de molécules intégrantes de diverses natures, formant un corps 
particulier, indispensablement hétérogène dans la composition de sa masse, les 
individus de l'espèce, ici, n'ont rien de commun avec ceux qui constituent 
l'espèce parmi les corps inorganiques. Voyez, dans l'Introduction de l'Histoire 
naturelle des animaux sans vertèbres, la distinction des corps inorganiques 
d'avec les corps vivans.
 

Ici, se présente une question dont la solution est des plus importantes. En 
effet, de cette juste solution découlera une suite de vérités qui pourront nous 
éclairer avantageusement sur tous les objets que nous pouvons observer, qui nous 
montreront ce que ces objets sont réellement, ce qui les a amenés à l'état où 
nous les voyons, ce qu'ils peuvent devenir, en un mot, les causes qui peuvent 
les faire varier, les altérer ou les détruire ; tandis qu'une opinion sans base 
solide, mise, par quelque intérêt, à la place de cette solution, entraînera 
nécessairement un enchaînement d'erreurs sur tout ce qui concerne ces mêmes 
objets, et entravera les connoissances les plus utiles que nous pourrions nous 
procurer à leur égard.
 

Il s'agit donc de savoir ce que sont positivement les espèces ; ont-elles 
toujours été ce qu'elles sont actuellement, aussi nombreuses et aussi 
diversifiées que nous les observons ; peut-il s'en former de nouvelles ; ou 
toutes celles qui existent resteront-elles toujours telles qu'elles sont, en 
même nombre, ni plus ni moins ?
 

Certes, comme je l'ai dit dans ma Philosophie zoologique, vol. 1, p. 53, ce 
n'est pas un objet futile que de déterminer positivement l'idée que nous devons 
nous former de ce que l'on nomme des espèces parmi les corps vivans, et que de 

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