qu'ils ne résultent point d'un effet, soit hygrométrique, soit pyrométrique ;
mais que ce sont des mouvemens excités, dont la cause excitante, agissant sur
des parties subitement contractiles, ne se montre nullement proportionnelle aux
effets produits.
Si je tends le bras pour soulever un poids de vingt-cinq livres, dès l'instant
même de ma détermination à ce sujet, j'exécute un mouvement approprié ; et le
poids enlevé atteste qu'une force suffisante a été mise subitement en action et
a opéré l'effet produit. Or, je demande qui est-ce qui montrera physiquement la
source de cette force, qui la mesurera elle-même et en calculera préalablement
les effets, comme on le fait à l'égard des mouvemens de tous les autres corps ?
Toutes les sortes de mouvemens particuliers des animaux sont absolument dans le
même cas ; toutes sont dues à l'irritabilité des parties ou de certaines parties
du corps de ces êtres ; toutes ont des causes inappréciables, incalculables, et
qui ne se soumettent à aucune des lois connues de la mécanique ; et cependant,
les phénomènes que nous offrent ces sortes de mouvemens sont assurément des
phénomènes physiques.
Relativement aux animaux qui possèdent un système d'organes particulier pour
leurs mouvemens, la cause excitante de ces mouvemens réside, sans doute, dans
l'influence nerveuse qui s'exerce alors ; et, sans doute encore, tout animal qui
a des muscles a aussi des nerfs. L'on sait que tous les mouvemens de ces animaux
sont dûs à la contractilité de leurs muscles, et qu'ils résultent de
contractions et de relâchemens musculaires qui y donnent lieu ; on conçoit, en
outre, que, lorsqu'une influence nerveuse s'exerce sur un muscle, une émission
de fluide nerveux peut suffire pour exciter son action : mais qui est-ce qui
fournit au muscle cette force quelquefois très-grande qu'il emploie dans son
action? La reçoit-il de sa masse, de son volume, de ses attaches ou du degré
d'excitation nerveuse? Voilà le point curieux du phénomène.
Ce qu'il y a de certain, c'est que les animaux sont les seuls corps connus qui
se meuvent par excitation, et que cette excitation seroit de nul effet sans
l'irritabilité de celles de leurs parties qui sont contractiles ; que, dans les
uns, la cause excitatrice de leurs mouvemens leur vient du dehors, et que cette
cause, dans les autres, prend sa source au-dedans : l'irritabilité et la faculté
d'agir par excitation sont donc les caractères éminemment distinctifs de ces
êtres.
Comme l'intensité du phénomène de l'irritabilité varie selon l'état des parties,
quelquefois on méconnoît ce phénomène là où il se produit encore, mais avec
moins ou peu
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