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trouvons toujours à la merci des torts, des destructions, des dévastations 
affreuses que différens météores nous font trop souvent éprouver.
 

En effet, lorsque je considérai les influences immédiates qu'ont sur nous tous 
les météores, par les variations d'état et de salubrité qu'ils font subir au 
milieu dans lequel nous vivons ; lorque je pensai aux conséquences graves qui 
résultent de l'arrivée et des effets de certains de ces météores ; que 
j'envisageai les dévastations que produisent, surtout dans nos campagnes, les 
grands orages, les ouragans, quelquefois les trombes ; lorsqu'enfin je dirigeai 
mon attention sur les produits épouvantables des tempêtes qui, dans les lieux 
que nous habitons, brisent et renversent tout ce qui peut être ébranlé, et, à la 
mer, occasionent chaque année de nombreux naufrages, corps et biens, en un mot, 
des pertes immenses, des malheurs irréparables, je fus frappé d'un étonnement 
difficile à exprimer, en remarquant l'inconséquence de l'homme et son 
insouciance à l'égard d'objets qui compromettent si fréquemment ses entreprises, 
ses possessions, son bien-être, et son existence même.
 

S'il est vrai que l'homme n'ait d'autre voie, pour acquérir des connoissances 
positives, que celle de l'observation, et que, placé sur le globe qu'il habite, 
il doive observer et étudier tout ce qui l'environne, tout ce qui se passe 
autour de lui, afin, d'une part, de faire servir à son utilité tout ce qu'il y 
trouvera propre, et, de l'autre part, de se garantir de tout ce qui peut lui 
être nuisible ; s'il est encore vrai qu'il lui importe fortement de donner une 
préférence éminente à l'observation et à l'étude des objets qui, par leurs 
relations avec son être physique et avec tout ce qui l'intéresse, doivent être 
connus de lui plutôt ou mieux que bien d'autres ; comment concevoir qu'il puisse 
témoigner constamment une indifférence si grande à l'égard des météores 
atmosphériques, au lieu de s'efforcer sans cesse à rechercher leur source, à 
déterminer les circonstances et les conditions que leur formation exige, en un 
mot, à reconnoître les véritables causes qui les produisent ?
 

D'après un pareil état de choses, et à la vue d'un accord si général pour ne pas 
considérer les météores dont nous avons tant à redouter, ne sembleroit-il pas, 
ainsi que je l'ai déjà dit, qu'il soit reconnu et certain que l'atmosphère 
terrestre fasse elle seule exception à toutes les autres parties de notre globe, 
de l'univers même ; que les lois de la nature soient sans puissance sur elle ; 
que tout ce qui s'y passe soit indépendant ; que les mouvemens, que les 
changemens, que les phénomènes qui s'y exécutent, soient sans coordination 

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