faitement argilleux. A mesure que l'on descend dans la mine, on le reconnoît
par-tout pour le même schit, toujours parsemé de parcelles de mica ; mais il
devient plus dur, & ses feuillets ont moins d'épaisseur. Enfin, dès les secondes
galeries, c'est-à-dire à environ 140 toises ou 840 pieds de profondeur, le même
schit, très-reconnoissable encore, n'a déjà presque plus rien d'argilleux ; ses
feuillets, toujours remplis de parcelles de Mica, sont minces, ferrés, durs,
presqu'entiérement quartzeux, & scintillent en effet sous le choc du briquet.
J'ai fait des observations à peu-prés semblables à Claustahl au Hartz, à
Schemnitz & à Cremnitz en Hongrie, & j'ai constamment remarqué dans toutes les
mines où je suis descendu, que le sol nouvellement formé vers la surface de la
terre par les détritus des substances organiques, y était plus composé, plus
mou, & moins dense ; & qu'à mesure qu'on s'enfonçoit dans la terre, & qu'on
pénétroit dans un sol plus anciennement formé, ce sol altéré & changé par la
suite des tems, y étoit constamment plus dur, plus dense, moins composé, &
toujours de plus en plus quartzeux & vitreux. Les grouppes de spath calcaire que
j'ai remarqués souvent très-avant dans les mines, y sont d'une formation moins
ancienne que la roche qui les soutient ; aussi les ai-je toujours vus dans les
fentes & les crevasses de cette roche, où leurs molecules sont chariées par
l'eau qui s'infiltre continuellement dans la terre.
Je possède des morceaux qui prouvent la transmutation des matieres calcaires en
substances siliceuses, & des masses argilleuses en jaspes d'une manière
très-marquée. J'ai des pexten nuancés depuis l'état argilleux le plus évident,
jusqu'à l'état tout-à-fait vitreux.
Les soufres se forment abondamment dans les détritus de matières animales, comme
je l’ai observé dans des fouilles ou terreins remués au faux-bourg St. Antoine
il y a quelques années : ce fait d'ailleurs a été donné à l'Académie par M. de
Fougeroux.
J'ai rapporté de mon voyage au Mont-d'Or & au Cantal, des matières végétales qui
étoient enfouies, & qui sont déjà à demi-transformées en argille feuilletée ou
schiteuse ; lorsque ces mêmes matières abondent en résine, elles produisent dans
la terre les divers bitumes que l'on connoît.
Les substances salines minérales sont des produits assez récens des débris des
êtres organiques, pour que leur origine soit encore reconnoissable.
Enfin il est aisé de s'appercevoir que des terres (sur-tout les argilleuses),
surchargées de soufre, de vitriol ou d'arsenic, se transforment en pyrites
d'une manière évidente, qu'elles passent ensuite insensiblement à l'état de
minéral, & que ces derniers donnent lieu à la formation des métaux natifs. M.
Baumé s'est apperçu depuis long-tems que toute la matière inflammable qui existe
dans
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