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DiscoursMémoire sur les principaux phénomènes de l'atmosphère, compte-rendu par le citoyen Cotte
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d'éloge au système de M. de la Mark : cet habile Botaniste que les fréquentes 
herborisations mettent à portée d'étudier les météores, & de suivre leur 
formation, a fait de nouvelles observations depuis la lecture de son Mémoire, & 
il se propose de le publier. Ce que je vais en dire ici, ne peut servir qu'à 
piquer la curiosité des Physiciens, & à leur faire desirer que M. de la Mark les 
fasse jouir au plus tôt de cet excellent Ouvrage.
 

L'auteur divise son Mémoire en deux parties ; 1.° l'affinité de l'air avec 
l'eau, principale cause de l’élévation & de la suspension de l'eau dans 
l'atmosphère ; 2.° l'inégalité partielle ou locale de la densité de l’air, 
occasionnée par la présence des nuages, cause immédiate des orages & des 
tempêtes, des pluies abondantes & momentanées, des grêles & des vents de 
tourbillon qu'on éprouve si souvent à la suite des temps calmes, ces principes 
développent parfaitement les phénomènes qu'offre le baromètre, ainsi que 
l’Auteur le fait voir.
 

Dans l'article premier de la première Partie, M. de la Mark parle de la 
formation & de la disparition des nuages ; dans l'article second, il prouve que 
l'affinité de l'air avec l'eau est toujours en raison directe de la densité de 
l'air, & en raison inverse de la raréfaction de ce fluide. Plus l’air est dense, 
plus il est saturé d'eau ; s’il se raréfie, son point de saturation diminue, il 
laisse échapper des vapeurs qui n'étant plus intimément mêlées avec lui, 
changent sa transparence, de-là les nuages ; l'air redevient-il plus dense, son 
point de saturation augmente, il repompe les vapeurs qu’il avoit laissé 
échapper, les nuages disparoissent. Ils ne sont donc pas amenés, ni dispersés 
par le vent, leur apparition ou disparition dépend du point de saturation plus 
ou moins grand de l'atmosphère, selon qu'elle est plus ou moins dense. Si sa 
densité augmente encore, & qu'il n'y ait plus de vapeurs ni de nuages dont il 
puisse se saturer, alors l’air sans aucun intermède, pompe sur la terre la 
quantité d'eau qui lui manque pour se saturer ; l’évaporation n'est donc pas 
occasionnée par le soleil, ni par le vent. 

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