du niveau de la mer, c’est parce que ce sol n’est pas encore très-ancien, et
qu’il est du nombre de ceux que la mer a laissés à découvert depuis quelques
milliers d’années : aussi ces régions de la France abondent-elles en coquilles
marines fossiles.
Qui osera nier qu’avant que la mer n’ait recouvert ces contrées, il n’y ait eu
dans ces mêmes pays, des animaux, des végétaux ; en un mot, un ordre de choses
semblable à celui que nous voyons maintenant, si l’on fait attention à
l’observation suivante.
« Auprès de Bruges, en Flandres, en fouillant à 40 ou 50 pieds de profondeur, on
trouve une très-grande quantité d’arbres aussi près les uns des autres que dans
une forêt ; les troncs, les rameaux et les feuilles sont si bien conservés,
qu’on distingue aisément les différentes espèces d’arbres. Il y a cinq cents ans
que cette terre, où l’on trouve des arbres, était une mer, et avant ce tems-là
on n’a point de mémoire ni de tradition que jamais cette terre eût existé ;
cependant il est nécessaire que cela ait été ainsi dans le tems que ces arbres
ont crû et végété : ainsi le terrain qui, dans les tems les plus reculés, était
une terre ferme couverte de bois, a été ensuite couvert par les eaux de la mer,
qui y ont amené 40
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