fient continuellement l'état de cette surface, en ce que
Les eaux douces, par leur contact, et aidées de l'influence de l'air et du
calorique, altèrent sans cesse et détachent les molécules abrégées ou
agglutinées des corps bruts ; ensuite, par leurs lavages et leurs écoulemens
divers, elles entraînent et charient toutes les molécules et tous les corps qui
cessent d'adhérer aux masses solides, et les transportent dans le bassin des
mers qu'elles tendent à combler.
Par ces effets, les eaux douces détruisent insensiblement le niveau des plaines,
surtout de celles qui sont voisines de la mer ; creusent les vallons ainsi que
les bassins des rivières et des fleuves ; enfin, taillent et aiguisent les
montagnes.
Les eaux marines, au contraire, ayant perpétuellement leur masse agitée par un
mouvement d'oscillation, et en outre se trouvant entraînées par un mouvement
général et continuel d'orient en occident, recreusent perpétuellement le bassin
qui les contient, et le déplacent sans cesse, quoiqu'avec une lenteur
inappréciable. C'est ce que je vais essayer de faire voir dans le chapitre qui
suit.
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