tent ; on forme malgré soi une multitude de suppositions qui deviennent
nécessaires dès qu'on a perdu de vue les grands principes qui y sont relatifs,
et l'habitude de tout rapporter à ces suppositions fait bientôt oublier ce
qu'elles sont elles-mêmes, et nous les fait regarder comme des vérités
démontrées ; ce qui arrête plus le vrai progrès des sciences, que si l'on avait
totalement cessé de les cultiver.
Je le dis avec peine, et je ne le fais que parce que cela est relatif aux objets
dont je dois traiter dans ce chapitre ; je crois qu'il est une branche des
sciences physiques que les savans modernes ont inconsidérément jetée dans un
dédale semblable de principes compliqués, adaptés à un nombre infini de petits
faits qui ne méritent point d'être considérés isolement. La complication
croissante de ces principes me parait sans terme, et déjà elle a réduit cette
branche de nos connaissances à être l'unique domaine d'un petit nombre d'hommes
qui se complaisent dans la considération de ces minutieux objets.
Sans doute les savans dont je parle ont cru bien faire, et même ils restent
persuadés que leur marche est la seule qui soit utile à l’avancement de la
science. Ainsi, se confiant
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