uniquement à leur zèle et se reposant sur leur intention, ils procèdent de la
manière suivante :
Toutes les petites modifications qu'ils observent dans les corps, sont pour eux
des motifs suffisans pour en former autant de substances particulières qu'ils
supposent exister essentiellement dans la Nature. Aussi dans leurs listes, qui
s'agrandissent chaque jour, les terres nouvelles, les nouveaux métaux, les
nouveaux acides, les gaz nouveaux ; en un mot, les nouvelles substances de tout
genre se multiplient de manière qu'il est à croire qu'on est encore loin du
terme qui doit en borner la quantité.
Une seule considération cependant suffisait pour arrêter cet écart.
Qu'ils fassent attention que toute matière composée quelconque peut varier à
l’infini dans son état de combinaison et dans les proportions de ses principes,
jusqu'à ce qu'ils en soient tous entièrement séparés. Après chaque mutation,
quelque grande ou petite qu'elle soit, la matière observée aura nécessairement
alors des qualités particulières relatives à son nouvel état ou à sa nouvelle
modification (1).
(1) A l'égard de certaines matières peu compliquées
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