Sur la Cause des Vents
SUR LA CAUSE DES VENTS.
Des différences survenues dans la densité et le ressort de l'air de certaines
parties de l'atmosphère, peuvent-elles être la cause de tous les vents ? je ne
le crois pas ; je suis même très-persuadé que cela ne peut être.
C'est sans doute à des variations que l'air, qui domine certaines contrées,
reçoit subitement dans sa densité, sa pesanteur et son ressort, que sont dûs les
vents de petite durée, c'est-à-dire les vents passagers et variables.
Ainsi, lorsque dans l'été la lumière du soleil arrive librement à la surface de
la terre, et qu'en raréfiant par-tout la couche basse de l'air, elle y cause
souvent une espèce de calme, si le courant supérieur amène un grand nuage, on
sait qu'à son arrivée l'air, cessant de recevoir l'action de la lumière qui
entretenoit son état de dilatation, subit aussitôt une condensation dans toute
l'étendue de sa masse qui se trouve dans l'ombre, et qu'alors on ressent un vent
que l'on n'éprouvoit pas avant l'arrivée du nuage. Mais ce vent, qui n'est dû
qu'à l'air voisin qui remplit le vide formé par la nouvelle condensation, est
passager comme le nuage qui l'a causé.
Agrandissez tant qu'il vous plaira cette cause dont je ne viens de citer qu'un
exemple en petit, et par supposition, faites intervenir tout-à-coup, dans une
grande contrée, un temps tout-à-fait couvert qui y condense
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